seule avec sa guitare

Un temps de printemps c’était installé sur la célèbre école de magie anglaise. Un soleil fin venait de se lever et se lover a présent dans les arbres de l’horizon. Les matins étaient toujours aussi froid mais les après-midi de soleil, on pouvait espérer se réchauffer un peu même si il n’y avait pas de quoi alerter un lézard pour une petite bronzette.

Banshee en ce début de matinée était déjà levé et elle regardait a présent par la fenêtre de sa salle commune qui était rester vide et silencieuse. Sa guitare dans le dos et les mains dans les poches elle restait elle aussi silencieuse et embrumés dans le brouillard du sommeil. La salle commune lui plaisait bien comme cela, enrobé de solitude, elle paraissait magnifique et en même temps si banale, il est vrai que Banshee la côtoyait depuis environs 6 ans.

* Allez ma petite Banshee, une nouvelle journée commence! Tiens je vais aller vers le lac, voilà bien longtemps que je n’y est pas mis les pieds!*

Banshee seulement vêtue d’un t-shirt kaki et d’un jean taille basse ( des vêtements pas tellement réglementaire…) sortis de sa salle commune avant de prendre les escaliers. Elle arriva en courant de le grand hall qui lui était plus que familier a présent puis prit la direction de la sortie.
Enfin dehors l’irlandaise pu respirer un peu mieux qu’a l’ordinaire. Un sourire fin esquissa son visage de jeune demoiselle puis elle reprit sa promenade en direction du lac. Sa guitare était quelque peu malmenée par les pas furieux de la 6eme année, mais Banshee savait sa solidité.
Ah! les moldus, si il n’existait pas, il faudrait les inventer. C’est vrai que sur ce coup là elle leur devait une fier chandelle d’avoir créés des guitares!

Enfin elle arriva devant le lac et du s’arrêter quelques instants pour l’admirer. Ses souvenirs étaient flous et elle ne se souvenait pas qu’il soit si beau. Des reflets oranges et pourpre du soleil levant venait décorer l’eau et ses ondulations. Il semblait calme et endormis et puis le silence était si beau, si totale. Banshee s’avança un peu vers le bord du lac et s’arrêta au niveau du sable et elle enleva ses chaussures. Ses pieds touchèrent alors le sable froid presque humide de la nuit et ensuite elle se mit assise toujours scotchée par le paysage.
Au bout de quelques minutes la jeune femme revint a elle, comme sortis d’un étrange rêve et elle prit la guitare dans ses bras. Ses doigts aux ongles coupés par les cordes touchés cette guitare et ses cordes et enfin elle se mit a jouer. Une mélodie entraînante et plutôt joyeuse emplissait maintenant le paysage et Banshee arborait un sourire radieux et elle commença même a chantait de sa voix belle et sans fausses notes.
Soudain elle sentit une présence derrière elle et Banshee se mit a jouer de plus en plus fort comme pour éviter cette présence mais bientôt elle se rendit compte que cela ne servait a rien alors elle posa sa guitare sur ses jambes en tailleur. L’irlandaise attendait maintenant une phrase du personnage qui se tenait derrière elle. Banshee n’était pas très sociable mais cela n’était pas important, elle était bien obliger de parler, elle ne pouvait rester silencieuse et parfois même les nouvelles rencontres étaient des plus sympathique.

Elénaïs s’était réveillée tôt ce matin. Et elle savait qu’elle ne réussirait pas à retrouver le sommeil. Après avoir trainé dans son lit, elle se leva enfin, et s’habilla en silence pour ne pas réveiller les autres. Après être sortie des dortoirs des filles de Poufsouffle, elle se décida à aller faire un tour. Les couloirs ne la tentaient pas trop ce matin. Le jour perçait au travers des fenêtres. Les doux rayons du soleil caressaient la peau pâle de la jeune fille. Dehors. Elle allait sortir dehors. Elle retourna sans bruit chercher un pull et sortit dans le parc. L’air était frais, mais Elénaïs appréciait cette fraîcheur matinale. Ça lui changeait de la France…ah, son pays natal ! Mais la Poufsouffle n’était pas du genre à se créer des regrets. Pas de nostalgie pour elle. Chaque chose possède ces propres bons côtés, ainsi que les moins bons. Elle ne regrettait pas d’être ici. Bien sur, elle était nouvelle, il fallait s’adapter et faire de nouvelles connaissances. Mais elle n’était pas trop mal ici. Et puis, ça changeait de Beaubatons ! Les filles, toutes à se pouponner, à fixer un jugement sur les autres. Elénaïs était plutôt de celles qui acceptent les différences. En France, à l’école de magie, ça ne marchait pas vraiment comme ça ! En tout cas, pour la majorité des élèves, pas pour toutes !

Après avoir fait le tour du parc, seule, elle se dirigea vers le lac. Au fur et à mesure que la distance entre elle et le point d’eau diminuait, elle percevait de plus en plus distinctement une mélodie. Arrivée suffisamment près, elle vit une fille au bord de l’eau. Elle se tenait dos à Elénaïs et jouait d’un instrument. Elle reconnut le son de la guitare. S’approchant doucement pour ne pas perturber la musicienne, elle écoutait la mélodie. Elle aimait bien. C’était un air assez entraînant. A quelques mètres du bord de l’eau, le son s’amplifia de plus en plus. Elénaïs commença à se demander qu’elle en était la cause. Un entrain soudain de la part de la fille ou bien autre chose ? La Poufsouffle décida d’adresser la parole à l’adolescente assise en tailleur.

« Salut »

La mélodie s’arrêta. Elénaïs vit le visage de le fille se tourner vers elle et la regarder.

Banshee avait sentit depuis quelques minutes la présence de quelqu’un derrière son dos. Puis cette personne la salua avec une voix plutôt amicale. L’irlandaise tourna la tête et regarda pendant une seconde la jeune fille qui se tenait là. Elle n’avait pas l’air méchante, même plutôt gentille. Le hic avec Banshee s’est qu’elle n’était pas de celle qui bavarde naïvement, les mots ne sortaient pas facilement et les rapports avec les autres étaient des plus minimes. C’était une jeune femme bien solitaire mais cela ne lui causait guère de soucis.

Banshee pour casser le silence fit craquer ses doigts, c’était une de ses petites manies qui la détendait. Puis lorsque le silence fut trop gênant, elle se décida a parler:

« Bonjour »

Son ton n’était pas froid, ni méchant mais avec d’une étonnante neutralité. Après tout peut-être que cette jeune fille ne lui veut pas de mal, peut-être qu’elle est sympathique
De nouveau le silence tomba lourdement, Banshee n’avait jamais été trop douée pour commencer les conversations.
L’irlandaise ramena alors ses longs cheveux sur le coté pour ne plus qu’ils s’ébouriffent sous le vent. Elle les caressa pendant quelques secondes puis reprit sa guitare.

Elle recommença a jouer mais beaucoup plus doucement que tout a l’heure et avec une mélodie bien différente, plus tranquille, plus nostalgique et plus triste. Pourtant elle ne semblait pas triste, un sourire joviale se dessinait sur ses traits fins et ses yeux regardait loin devant et se perdait dans l’aurore et dans l’horizon.
Enfin Banshee accompagna sa musique avec un petit balancement mais elle ne chanta plus, elle se tu et laissa seule la musique emplirent le paysage.
Le soleil se faisait un peu plus fort et ses rayons commençaient a venir se jeter sur les deux jeunes filles mais sans les éblouir. C’était une douceur qu’elle n’avait jamais prêter au soleil mais apparemment, elle existait et cela la ravissait.
Enfin Banshee continua de jouer en attendant une réponse de cette jeune femme.

La fille assise au bord de l’eau regarda Elénaïs un instant. Mais aucune réponse ne sortait de sa bouche. Le silence, s’était fait, mais c’était un de ces silences qui ne dérangent pas. Ils reposent. Les doigts de la musicienne craquèrent, et le bruit résonna autour des deux jeunes filles. Puis le silence revint.

« Bonjour »

Enfin une réponse. Le mot était dit sans reproche, mais sans chaleur non plus. Elénaïs se demanda si elle avait eu raison d’interrompre la mélodie. Elle s’était permise de la déranger, peut-être avait-elle cassé un moment personnel, un de ces moments où on veut rester loin des autres pour mettre de l’ordre dans ces pensées et se changer les idées. La Poufsouffle avait besoin de ces instants là. Pour se ressourcer un peu. Elle se doutait qu’un perturbateur n’était pas vraiment le bienvenu. La fille dans le sable remit ses longs cheveux sur le côté, et passa ses mains dedans, comme pour les coiffer. La guitare se remit à émettre une mélodie. Berçante, douce. Elénaïs, qui ne savait pas quoi faire ni quoi répondre, s’assit sur le sable qui commençait à se réchauffer aux rayons du soleil. Elle contempla l’horizon, les nuages, toujours bercée par cette musique, qui faisait renaître des souvenirs paisibles, et des émotions. Des souvenirs de France lui revinrent en mémoire, sa maison, le temps qu’il y faisait, les soirées avec sa famille, toutes ces choses si simples qui vont font sentir bien. Et les journées à la plage, avec ce vent chaud…Non…oublier ce moment…ne plus y penser… Elénaïs dans ses souvenirs, regarda l’eau d’un air terrorisé. Elle était tétanisée. Elle avait réussi à ne pas y faire attention, à ne pas se rappeler de cet incident. Des flashs revenaient devant ses yeux – le ballon, le vent, ses parents, son frère et son rire contagieux – non non, il ne fallait plus y penser.

*Reprends ton calme Elénaïs, je t’en pris, reprends toi !*

Mais les images lui revenaient et n’avaient aucune pitié pour elle. Elle n’arrivait plus à contrôler son esprit – le ballon lancé trop loin, ses parents qui vont le chercher, les sourires échangés avec ses grands-parents assis sur la plage.

*ça suffit, je ne veux plus y penser !!*

Et la première vague. Elénaïs s’était faite surprendre par une vague plus forte que les autres.

A présent, s’était comme si la surface du lac s’était mise à trembler. Le bruit des vagues s’installaient autour d’elle, comme si il redevenait réel. L’image de l’agitation de la mer se superposait à celle de Poudlard. Son frère, …son frère…

Elle revint brutalement à la réalité. La guitariste la secouait très légèrement de la main.

« Ca va ? Tu as l’air bizarre. »

Elénaïs, dont le cœur battait à tout rompre, avait la respiration haletante. Reprenant peu à peu ses esprits, et répondit :

« Oui…oui oui, …ça va. Juste…un mauvais souvenir. Pardon. J’ai dû t’interrompre… »

Elle avait remarqué que la guitare était posée à côté de la jeune fille, et que la musique ne flottait plus dans les airs. Elle prenait soin de ne plus regarder l’eau, ce qui était assez difficile, vu qu’elle était au bord du lac. Elle se sentait presque honteuse. Se laisser aller dans de tels souvenirs, alors qu’elle se tenait à côté d’une personne avec qui elle voulait faire connaissance ! Vraiment, c’était pas malin ça ! Elle n’aimait pas laisser voir aux gens ses sentiments, et encore moins ses peurs. Gênée, elle essayait de trouver un sujet de conversation pour dériver sur autre chose. Elle ne voulait pas de questions, de gens qui s’inquiètent de son état, sa famille s’était déjà faite assez de soucis pour elle.

*Alors, qu’est-ce que je pourrais dire, il faut que je trouve quelque chose, euh, elle joue de la guitare. Guitare, guitare, qu’est-ce que je peux lui demander…*

« Tu joues de la guitare depuis longtemps ? »

Pfff question stupide !

*Tu t’attends à quoi ? Qu’elle te dise « O non pas du tout ça fait à peine une semaine que j’y joue ! » *

Elle se débrouillait très bien. Elénaïs avait déjà un peu joué de guitare, sur celle de sa mère. Elle déduisit que cela devait faire plusieurs années que la fille à côté d’elle en pratiquait. Espérant que la fille oublierait l’incident, elle attendait anxieusement une réponse.

[ beau rp ^^ mais petit bémol, tu ne peux pas faire dire des choses a mon persos, ni lui faire faire des actes! Mais bon pour cette fois-ci c’est pas grave ;) Voili voilou]

La jeune irlandaise continua de jouer pendant de longs moments. Elle jouait avec simplicité et sans ratures comme si elle écrivait ou comme si elle parlait. Il faut dire qu’elle avait toujours aimer la musique, au départ elle avait fait du chant puis peu à peu elle avait appris a faire de la guitare, cela faisait environs 7 ans qu’elle faisait de la guitare et elle s’était toujours beaucoup entraîné.
Banshee pensait que la musique faisait passer beaucoup de choses que les mots ne pouvaient dire ou exprimer alors voilà elle avait pris se moyen comme pour communiquer avec les gens mais cela n’avait pas empêcher son caractère de vieux loup solitaire.
Il y avait un grand décalage entre son visage, son corps et son caractère elle était plutôt harmonieuse dans ses gestes et son visage était plutôt beau. Son caractère au contraire était un peu aigri, elle avait une forte personnalité et aimé la solitude qui était synonyme pour elle de liberté.
Enfin tout en continuant de jouer, elle s’aperçue que la jeune fille qui venait de s’asseoir a ses cotés était perdue dans de sombres pensées et semblait quelque peu bouleversée..

* Merde! Qu’est ce qu’elle a? Faut que je fasse quelque chose là, faudrait pas qu’elle nous tombe par le milieu, qu’est ce que je ferais après…. Merde, bon allez lance-toi* pensa la jeune irlandaise avant d’arrêter de jouer et de reprendre d’une voix toujours aussi neutre:

« Euh…ça va ? T’a l’air bizarre »

Puis de nouveau elle se tu et du reprendre la guitare pour ne pas se sentir bête. Elle avait pris une mélodie différente qui était entre la balade et une mélodie qui aurait pu être dans une chanson d’amour.
Ses cheveux châtains qui lui arrivait a la hanche était toujours en liberté et se jeté sur son épaule comme l’eau du lac vient épouser le sable. D’ailleurs le sable devenait un peu plus chaud, ce n’était plus une chose humide qui lui entourait les pieds. Enfin la jeune femme dont elle ignorait toujours le nom s’excusa et Banshee trouva cela bizarre mais elle ne changea pas d’expression et répondit de nouveau avec se ton:

« C’est pas grave »

L’irlandaise se tu de nouveau et continua de jouer, elle regard ses doigts frottés amicalement cette vieille guitare. Cette vieille guitare qui avait été sa compagne dans tant de moment, elle était noir et brillante, elle était plutôt jolie même si elle était vieille. Puis de nouveau la jeune femme parla, elle lui demanda si cela faisait longtemps qu’elle jouait alors Banshee rétorqua:

«7 ans »

Rien de plus, rien de moins, elle ne prononça rien d’autre et se contenta de continuer de jouer mais subitement elle s’arrêta et posa sa guitare sur le sol. Elle replia ses jambes qu’elle entoura de ses bras et continua de regarder le lac qui restait toujours dans sa beauté naturel mais enfin elle reprit d’une voix peut-être un peu plus détaché, mais la nuance était fable:

« Banshee Korrigane, 6eme année, Gryffondor »

Puis elle tendit une main de bienvenue a la jeune femme qui semblait toujours un peu perturbée.

dsl!

Elénaïs était rassurée. La fille qui jouait de la guitare n’avait pas insisté sur l’incident et avait répondu à la question qu’elle espérait. La réponse ne la surprenait pas. 7 ans…La jeune Poufsouffle admirait la passion qu’avait cette fille pour la guitare. Elle-même n’avait jamais réussit à rester intéressée à un domaine plus de quelques semaines. Et elle jouait très bien. La musique avait repris. Aucun accros dans la mélodie, Elénaïs pouvait voir les doigts frotter gracieusement les cordes de l’instrument. Le soleil éclairait doucement la guitariste, lui donnant une luminosité qui la faisait ressembler à un ange, avec sa longue chevelure. Ça rendait la scène irréel. La musique s’arrêta et la propriétaire de la guitare la posa doucement sur le sol. La nouvelle la vit contempler le lac et laisser son regard s’évader au loin. Soudain, elle se présenta :

« Banshee Korrigane, 6ème année, Gryffondor »

Après avoir regardé la main tendue vers elle, Elénaïs la serra. Elle était touchée par ce geste. C’était peut-être idiot, mais elle réagissait comme ça. Un sourire s’afficha sur ses lèvres.

« Elénaïs Schenberg, 6ème année, Poufsouffle. »

Après une pause, elle continua :

« Je suis nouvelle »

Cette poignée de main lui avait fait plus plaisir qu’elle ne le croyait. Et ça lui permettait de ne plus penser à ses mauvais souvenirs. Banshee avait été une des rares personnes à avoir entamé une conversation avec la Poufsouffle depuis son arrivée, conversation qui n’avait pas pour but de demander de l’encre ou l’indication d’une page de livre. Elénaïs se sentait …soulagée ! Elle s’était dit que finalement, ce n’était pas si compliqué que ça de faire connaissance.

La guitare de Banshee restait là au creux du sable comme ci celui-ci lui avait fait un lit pour s’endormir enfin, pour ne plus faire raisonner sa musique. Souvent Banshee avait voulu donner un petit nom a celle qui avait été et qui est toujours sa plus fidèle amie mais en y réfléchissant bien, c’était stupide et elle s’était toujours retenue de faire se genre de choses. A présent et sans comprendre vraiment pourquoi Banshee souriait, d’un sourire léger certes mais quand même elle avait le sourire. Et pourtant elle n’aimait pas trop cela, son cœur était tellement aigre… Il n’y avait peut-être qu’avec les hommes qu’elle arrivait a être aimable, souriante et chaleureuse. Même si ces derniers n’étaient souvent que des victimes de son petit jeu: la séduction …

Enfin la jeune femme qui lui tenait compagnie, se présenta, c’était donc une poufsouffle. Ca aurait pu être pire, ce pourrait être une serpentard! Et elle s’appelait Elenaïs et en plus elle était nouvelle. Cela Banshee l’avait déjà compris toute seule car sinon elle ne serait pas venue lui parler. Et puis en 6 ans la guitariste en a vue défilé du monde, tant et si bien qu’elle connaît 98% de cette école, au moins de vue. Ensuite l’irlandaise se demanda qu’est ce qui avait poussé cette Elenaïs a venir ici, enfin je veux dire a Poudlard! Serait elle étrangère par hasard?
Banshee n’était pas du genre a poser des questions a tord et a travers, pour ne rien dire et ne rien apprendre mais bon là, c’était un cas de force majeur, il fallait dire quelque chose avant de se faire passer fou a lié…
Alors elle reprit dans un ton toujours aussi détaché:

« Beauxbatons? Dumstrang? »

En clair cela voulait dire, Pourquoi tu est nouvelle? Tu viens de Beauxbatons, Dumstrang peut-être? En tout cas elle espéra que la poufsouffle eu compris car elle n’avait pas l’intention de répéter. Pfiou pauvre Elenaïs il est vrai qu’elle n’avait pas trop eu de chance de se frotter pour première rencontre a Banshee. L’irlandaise n’était pas une mauvaise bougre mais que voulez vous, la solitude rend sauvage ou peut-être est ce la sauvagerie qui rend seul? Dans tout les cas, sa guitare était sa seule amie. Certains même dans cette grande école, la pensait muette mais pourtant ce n’était pas le cas.
Enfin la jeune guitariste continua de sourire, les cheveux aux reflets d’or voletait avec frivolités en attendant une réponse.

A présent, Elénaïs regardait le visage de la Gryffondor. Elle avait des traits fins, les yeux clairs, et un doux sourire flottait sur ses lèvres. Ce n’était pas le genre de fille très bavarde, mais la Poufsouffle aimait autant cela. Elle-même n’était pas d’un envahissement extrême. Elle aimait le calme, se poser, prendre son temps, la tranquillité. Et le temps et l’endroit étaient parfaits pour ça. Banshee se demandait d’où elle venait, et donc Elénaïs dut s’expliquer.

« Beauxbatons. J’ai déménagé cet été avec ma famille. A cause du travail de mon père…»

Elle lui expliqua que son père était anglais, que c’était d’ailleurs pour ça qu’elle savait parler cette langue, elle l’avait appris dès son plus jeune âge.

Son père avait accepté un post à Londres. Il leur avait d’abord demandé leur avis, à sa femme et sa fille. Il se doutait qu’un tel changement ne conviendrait pas forcément à tout le monde. Mais elles étaient partantes. Ils avaient donc emménagé dans un village dans les alentours de Londres.

Elénaïs, après avoir rangé les affaires dans la maison de l’emménagement, avait parcourut la capitale. Elle errait tranquillement dans les rues, regardant les vitrines des magasins, repérant des boutiques sympas. Puis ses parents lui avaient montré le Chemin de Traverse. Ils étaient allés chercher les fournitures nécessaires pour sa 6ème année à l’école de sorcellerie de Poudlard. Elle avait ensuite passé le reste de ses vacances à feuilleter les pages de ses nouveaux livres, afin de décrypter le langage sorcier anglais. Mais cette partie, la Poufsouffle ne le dit pas. Elle ne voulait pas déballer tout ça à quelqu’un qui ne la connaissait pas et paraître comme une de ces filles qui cherchent de la compagnie juste pour raconter leur vie et faire leur séance de psychothérapie. Elénaïs n’était pas comme ça. Et puis, tout ça n’était pas d’un intérêt incroyable !

Elle regardait l’eau à présent. La peur était partie. Toujours cette petite boule au ventre qui restait, et qui persisterait certainement aussi longtemps qu’Elénaïs vivrait. Cependant, le nouvelle n’aurait pu supporter de mettre ne serait-ce qu’un orteil dans le liquide transparent !! Depuis l’accident, depuis ce jour là, quand elle avait neuf ans, elle n’a plus jamais regardé l’eau de la même façon… En fait, ça avait été très étrange, quand elle y repensait.

Début du flash back

Son visage se reflétait dans l’eau du lavabo. Elle regardait le liquide comme si ça avait été la première fois de sa vie qu’elle en voyait. Le chemin qu’il faisait, les courants, la couleur, la texture…Elle trempait son doigt dedans, très curieuse, et en même temps, sachant parfaitement ce que cette chose qui la reflétait était capable de faire. On ne pouvait rien déceler dans son regard…rien. Le vide. Un vide total. Absent de toute vie. Des yeux qui regardaient la créature qui se permettait d’ôter la vie d’êtres tant aimés… Le bruit de la plage, la mer, le vent, le roulement du sable, les rires autours d’eux… les vagues…la peur…et la perte. Revenant à la réalité, prenant conscience de ce qu’elle était en train de faire et de toucher, un hurlement profond s’extirpa du fond de ses entrailles pour lui déchirer la gorge et faire sortir le malaise qui existait en elle pour le crier au monde entier. Les larmes vinrent s’ajouter à la plainte, qui coulaient, coulaient toutes seules s’en demander d’avis à personne, et les parents vinrent à leur tour, affolés par ce s.o.s lancé par un cœur et une âme déchirée. Son frère, elle l’avait tant aimé, tant protégé. Voilà qu’en un instant tout l’amour qu’on donnait n’avait plus de destinataire, plus de port auquel s’amarrer. Et cette déstabilisation, qui aurait put se douter qu’elle ferait souffrir autant. Sa bouche était transpercée par des sons d’horreur, de frayeur, de douleur. Elle tremblait et s’éloignait tant bien que mal de la substance maudite. Et autour d’elle, sa famille qui essayait de comprendre et de la rassurer. Sa famille ? Non, sa famille n’existait plus. Une famille constitue un tout, mais dès qu’une carte du château manque, tout s’écroule. Il n’y avait donc plus de famille pour Elénaïs, tout était parti dans les vagues, un jour d’été qui marquerait sa vie pour toujours. La mer lui avait volé son existence.

Fin du flash back

Cette peur, Elénaïs l’a toujours. Et la perte ne cessera jamais d’exister. Quand à sa famille, à ses parents, depuis ce moment elle les aimait plus que tout au monde. Elle avait voulu se détacher d’eux une fois, sachant que l’attachement pouvait provoquer des souffrances atroces. Elle n’en voulait plus. Mais elle s’était bien vite rendu compte qu’elle avait besoin de ses parents et qu’elle voulait profiter de chaque instant qu’elle passerait avec eux avant que le destin ne décide de les séparer.

Se tournant vers sa camarade, elle lui demanda :

« Ça fait longtemps que tu as appris à jouer de la guitare ? Et que tu chantes ? Je t’ai entendu de loin. Tu as une très belle voix… »

C’était vrai. La Poufsouffle l’avait entendu chanter. C’était une vois mélodieuse, reposante, douce. Le genre de voix qu’on s’imagine bien entendre à côté du berceau d’un nouveau-né. Attendant une réponse, elle appréciait la douceur du temps et laisser s’envoler ses derniers frissons de peur.

L’irlandaise restait dans un silence entendu, elle n’était ni énervé ni dans un jour de grande joie mais ici elle était bien. Elle était bien avec le vent qui venait se lover sur sa peau et le sable qui réchauffait ses pieds et ses mains avec le massage qu’on lui connaît.
Enfin le mutisme fut rompu par la voix de la jeune poufsouffle. Elle lui expliqua qu’elle était a Beauxbatons et donc française. Dans la tête de Banshee Beauxbatons était une immense école faite de cristal et de chichis, remplis de filles biens et très douées a l’école et qui il faut l’avouer seraient un peu cucu… Elle espéra qu’Elenaïs ne faisait pas partie de cette catégorie de jeunes filles sinon leur discussion tournerait vite au vinaigre.
Mais Banshee ne semblait pas inquiète a se sujet, elle semblait plutôt de son coté et voulait juste se lier d’amitié.

La guitariste pensa aussi que se devait difficile de quitter son pays comme cela… Banshee ne pourra jamais laisser son Irlande, elle préfère être loin de sa famille et ne pas les voir souvent plutôt que de voir toute sa famille déménagé pour un autre pays mais enfin la situation de la jeune française était bien différente, elle n’avait sûrement guère eu le choix et puis si c’est pour le travail de son père, il ne pouvait en être autrement. Dans tout les cas Banshee garda le silence et se contenta de hocher la tête pour lui faire comprendre qu’elle l’écoutait tout de même. Enfin Elenaïs se tu et elle regarda l’eau si belle du lac, elle semblait troubler et même plus.

* Je ne sais pas ce que lui a fait se lac mais ce n’est certainement pas son ami… Qu’est ce qui a bien pu se passer pour qu’elle soit troublée de cette façon? Pourtant en 6 ans je n’ai jamais entendue parler d’accidents dans se lac!*

Bref Banshee était repartie dans des tergiversations éternels avec une foule de questions qui chevauchées comme un ouragan son esprit. Elle aurait voulu lui demander qu’est ce qu’il n’allait pas mais comment faire? L’irlandaise n’était pas la plus douée pour réglé des problèmes ou pour réconforter, elle n’avait jamais su trouvé les mots et les tons juste pour se genre de situations. Enfin le tourment de Banshee s’arrêta avec la voix de la nouvelle poufsouffle. Elle lui demanda depuis quand elle chantait et la complimenta sur sa voix. La guitariste se demanda si cela était une pure politesse ou si c’était vraiment ses sentiments… Enfin en guise de réponse elle reprit d’une voix détachée:

« Merci… »

Enfin Banshee leva la tête vers le soleil qui l’éblouissait et qui était bien plus haut qu’a son arrivée. Le soleil faisait des reflets d’or dans les longs cheveux de Banshee qui voletait au guise des envies du vent. La 6eme année semblait un peu génée par ce silence qui durait laissant place aux soupirs du vent dans les grands arbres qui bordaient le lac. Enfin comme il fallait couper se silence avant de devenir folle, Banshee ajouta:

« Et toi tu as une passion? »

Elle n’avait toujours pas regarder la française est préféré regarder loin devant elle. L’irlandaise n’avait regarder qu’une ou deux secondes la poufsouffle et depuis ses yeux s’étaient perdus dans le lac aux reflets oranges.

Banshee la remercia du compliment. Le silence reprit sa place, et laissant aux filles savourer les caresses du vent et des rayons du soleil qui les réchauffait de plus en plus. C’était agréable. Puis la Gryffondor demanda à Elénaïs si elle avait une passion. La Poufsouffle soupira.

« Et bien non, je n’ai pas vraiment de passion. Mais, l’équitation me manque un peu à vrai dire. Monter ma jument et faire du galop dans des grands prés verdoyant, s’occuper d’elle…Voilà. »

Elle s’appelait Izra. Ce n’était pas vraiment sa jument à elle, elle appartenait à ses grands-parents. Lorsqu’ils avaient acheté la pouliche, elle était toute jeune. Ce sont eux qui se sont occupés de débourrer l’équidé. Et Elénaïs aussi, par la suite. Elle regardait avec tant d’émerveillement le spectacle que ses grands-parents décidèrent de lui faire essayer toute seule. Depuis elle n’avait pas cessé ! Et un fort lien s’était crée entre la jeune fille et la pouliche. Depuis, sa famille avait décidé de donner l’animal à Elénaïs. Enfin, Izra restait entre les mains des grands-parents, s’étaient eux qui s’en occupaient. La robe de l’animal était isabelle (café au lait avec les extrémités et les crins noirs).Elle avait 4 ans à présent. Et elle était pleine de vie. Elénaïs aimait beaucoup la monter lorsqu’elle se sentait mal ou qu’elle avait besoin de se défouler. Une virée au galop et tous ses tracas s’étaient envolés ! Mais malheureusement, ce n’était plus possible. Sa famille avait déménagé mais ses grands-parents étaient restés en France, en Vendée. Et Izra aussi bien sur. Et donc, plus de balades, plus de moments avec sa jument.

Mais Elénaïs n’avait pas de passion à proprement parler. Elle aimait bien beaucoup de choses, mais elle n’avait pas de préférence particulière. Mais sa jument, c’était à part !:) Ce n’était pas vraiment une passion, puisque ce n’était pas vraiment une pratique, c’était de l’affection.

Admirant le talent de la jeune fille à côté d’elle et sa passion, elle lui demanda :

« Tu as appris toute seule à jouer de la guitare ? »

Elle-même en avait un tout petit peu joué. Elle avait pris des tablatures, et avait essayé de les jouer. Mais son répertoire était très restreint ! A vrai dire, elle ne savait jouer qu’une partie de quelques chansons. Mais elle en était très contente (XD) !

Puis se tournant vers la guitariste, elle lui dit :

« Est-ce que… tu pourrais encore jouer quelque chose ? J’aimais beaucoup. »

Banshee souriait avec une certaine bonté. Peu à peu l’amertume de cœur semblait balayer par le vent ou par se magnifique paysage. Son cœur battait lentement avec une sérénité qui s’était invitée en elle par surprise. Cette sensation venait de la prendre comme un sceau d’eau sur la tête. Soudain Elenaïs reprit la parole et lui parla de se qu’elle aimer. Elle lui avoua que cela n’était pas une passion mais seulement quelque chose qu’elle aimer. Ce quelque chose n’était autre que sa jument.
Banshee n’avait jamais eu d’atomes crochus avec les animaux, pour la plus part ils sont si instables et parfois si irritable et puis se rapport de domination, cela lui sortait par les yeux.
Il est vrai que Banshee n’aimait guère être soumise et n’aimait pas soumettre et les règlements lui sortaient quelque peu par les yeux.
En plus sa guitare était toujours de bonne humeur, toujours avec un sourire rond, toujours avec un superbe son qui sortait de son antre. L’irlandaise resta silencieuse pour ne pas la contrarié, a quoi bon s’expliquer, cela était une affaire de goût.
Ensuite Banshee la regarda un peu et vit une grande nostalgie dans les yeux de cette jeune française mais elle n’allait pas remettre ça sur le tapis et se contenta de lui faire un clin d’œil.
Bientôt Elenaïs enchaîna avec une question sur sa passion alors Banshee répondit avec simplicité:

« Et bien oui, je n’ai jamais vraiment pris de cours d’ailleurs je suis incapable de lire une partition, si je veux refaire une chanson, c’est a l’oreille! »

Puis a sa grande surprise la jeune française lui demanda de rejouer et de chanter. La jeune Banshee dans un rire répondit alors:

« Oui, il n’y a pas de soucis »

Enfin elle reprit sa guitare et enleva le sable qui avait recouvert son dos puis elle commença a faire quelques accorts sans aucunes ratures puis elle commença a chanter une chanson mais en français, avec un accent affreux mais plutôt mignon et avec une très belle voix. C’était une chanson triste qu’elle ne comprenait qu’a moitié:

«

Janvier à ma fenêtre , je regarde la rue , où sont plantés les êtres un rayon de soleil serait pas superflu .
Au balcon de mon deux pièces , je fume en hiver , en crachant de bons vieux glaires comme j'aurai craché le noir de ma nuit.
Comme j'aurai craché,
la haine ou l'amour comme le fit ma mère en me crachant moi.
Janvier à ma fenêtre à mes pieds se dégorge le monde , je sais qu'en bas , au coin , quelque chose m'attends ou bien quelqu'un.
Et les gens m'aiment parce que je suis triste , alors ,pourquoi ils veulent que je change ? Et les gens m'aiment parce que je suis
seul , et les gens m'aiment parce que j'ai mal , et les gens m'aiment parce que je meurs à leur place en quelque sorte , drôle d'histoire , j'y comprends rien ...
Janvier à ma fenêtre , je tire le rideau , rien ne sera plus jamais beau. Les gens qui vivent autour de moi savent bien à quel point je t'aime , ils ne voient pas bouger mes lèvres mais ils savent qu'elles parlent de toi.
Les gens qui vivent autour de moi
ne me demandent plus a quoi je pense , ils savent que je vis un monde de glace, ils savent que leur sourire ne réchauffe que son porteur, ils savent que jamais plus tu ne me tendras la main , ils voudraient bien que je t'oublie , que je les aime autant que
tu me fais la gueule , les gens qui m'aiment sont bien seuls.
Et moi j'suis bien tout seul ,avec tout ces gens qui m'aiment , tout ces gens qui m'aiment ... »

[ Janvier de Mano Solo]

Ses yeux regardèrent pendant toute la chanson l’horizon et si elle pouvait comprendre toutes les paroles, elle aurait sûrement pleurer même si les larmes ne montait pas facilement chez Banshee, cette chanson était particulièrement belle. Enfin lorsqu’elle eu fini, elle tourna la tête vers Elenaïs et lui souria avant de dire:

« J’ai un accent affreux! »

A la fin de la chanson, la Gryffondor s’exclama qu’elle avait un accent affreux. Disons plutôt que, bon, c’était clair qu’on remarquait que ce n’était pas un accent français, mais c’était trop mignon !xD ! Et puis, c’était un sacré effort de chanter dans une autre langue que la sienne. Les paroles avaient touché Elénaïs. C’était surtout cette façon de les dire, de les faire sortir comme ça dans la chanson, avec cette manière, presque jetés, ça vous vient à la figure et ça vous marque. On pouvait interpréter les choses comme ça. C’était plein d’émotion. Banshee avait su donner une âme aux chansons. Décidemment, cette fille avait vraiment du talent. La Poufsouffle était impressionnée. Avec un don pareil, on pouvait facilement aller loin. Juste avant de commencer à jouer la mélodie, la guitariste avait dit qu’elle avait appris à jouer toute seule. Elle était apparemment incapable de lire une partition ou une tablature. Tout ce faisait à l’oreille. Elle avait donc surement l’oreille musicale. Depuis le temps qu’elle en faisait, elle devait pouvoir reconnaître précisément la note entendue. Pas forcément lui donner un nom, mais la reconnaître. Et puis la jeune fille avait une belle voix. Elénaïs se demandait si elle avait déjà chanté dans des soirées ou des choses comme ça, elle trouvait qu’elle avait une étonnante expérience. Et elle semblait tellement à l’aise ! Elle devait certainement se trouver sur sa planète, dans son monde lorsqu’elle se mettait à jouer. La nouvelle admirait les gens qui étaient absolument insensibles aux remarques des autres, à leur jugement, car ils sont dans leur bulle, totalement invulnérables. Elle avait eut rencontré un professeur de la sorte en France. Un homme exceptionnel. Il était fascinant, avait amassé une culture incroyable, connaissait beaucoup de gens importants, et pourtant, aux premiers abords, on ne lui imaginait pas un si grand prestige. Son allure quelquefois un peu négligé, son attitude excentrique… On ne pouvait pas dire qu’il était modeste, ce n’était pas vraiment ça. On aurait dit qu’il ne se rendait pas compte de son importance. Il était dans son monde, ne se comparait jamais aux autres, alors pour lui s’était presque normal d’être comme il était. Mais il savait très bien que les gens n’étaient pas forcément comme lui, il avait les pieds sur terre (et oui parfois ça lui arrivait !) et il n’avait aucune opinion négative des gens qui n’avaient pas eut une telle gloire. Il ne jugeait pas les gens à tour de bras, il réfléchissait beaucoup, pas du tout le type dédaigneux, au contraire. Et il avait un sens de l’humour extraordinaire. Enfin, les mots ne suffisaient pas pour le décrire. Il fallait le rencontrer. Et le découvrir, le connaître.(ce type existe vraiment)

« Tu as déjà joué dans des bars, ou dans des soirées, des choses comme ça ? » demanda Elénaïs.

La Poufsouffle ne savait pas depuis combien temps elle se tenait ici. Elle appréciait assez cet endroit, sauf quand de mauvais souvenirs ressurgissent ! Le soleil montait de plus en plus haut et on pouvait voir son reflet sur l’eau calme du lac.

Plus le temps passé et plus la hargne de la guitariste s’évanouissait. Banshee retrouvait peu a peu une certaine sérénité qui la faisait sourire et qui la soulager. Elle était donc capable d’avoir une conversation un temps soit peu normale avec quelqu’un, sans crier, sans se renfermer, ni être frustrée… Pourtant la partie n’était pas gagné, il ne fallait pas crier si tôt a la victoire… Tout pouvait se renverser d’une seconde a l’autre, un faux pas, un mot pourrait tout mettre par terre et la laisser a genoux. Et pourtant elle n’était pas de nature instable ou a problème mais avec les gens ça ne passé pas souvent, Banshee n’avait jamais été douée pour ce genre de chose. Pour faire semblant, bref elle n’était pas très sociable.
Mais aujourd’hui elle avait fait de gros efforts; elle avait garder ses rancœurs et ses réflexions pour elle et maintenant la guitariste s’efforçait de sourire et de paraître aimable. Peut-être serait elle la seule a penser que Banshee était une chic fille mais qu’importe!
Un silence tourmentant c’était abattu sur les épaules des deux jeunes filles avec lourdeur. Sans comprendre pourquoi Banshee semblait savoir que quelque chose tracassait cette jeune française, et un milliard de questions assiégeaient de nouveau son esprit… Banshee aurait aimer savoir qu’elle était le tourment de cette demoiselle mais en même temps cela ne lui apporterait rien car elle ne pourrait pas la soulager… C’était frustrant tout de même mais l’irlandaise gardait un sourire de façade. Un masque de Venise qui lui allait magnifiquement bien, qui semblait si sincère et qui était si pratique, un masque dont personne ne connaissait l’existence car elle ne l’avait porter que de très rares fois.
Banshee, souvent préférée être directe mais ce n’était pas toujours évident, alors quelques fois elle mettait se jolie sourire comme un masque.
Enfin le silence fut coupé par la voix d’Elenaïs, elle lui demanda si elle s’était déjà produite en public. Banshee ne pu retenir un rire léger puis elle reprit un peu son sérieux avant de dire:

« Non, je n’ai jamais jouer en public, il y a parfois quelques personnes qui m’entendent quand je joue dans Poudlard mais sinon je ne pense pas être assez douée pour jouer en public, je me prendrais sûrement des tomates pourries »

Elle lui fit un petit clin d’œil et rigola de nouveau avec une bonne humeur que l’on ne lui connaissait pas. L’atmosphère semblait la soulager, le calme, la beauté du paysage et sa guitare, il n’en fallait pas plus pour lui enlever sa mauvaise humeur et Elenaïs devait être une des rares a l’avoir vu joyeuse, a part sa famille bien sur. Lorsqu’elle était dans sa famille, tout était plus simple et plus joyeux et sa sœur qui était encore a Poudlard, lui apportait beaucoup et elle s’aimait beaucoup.

La Gryffondor semblait minutes après minutes plus décontractée, plus à l’aise. Elénaïs voyait que son sourire un peu forcé au début de la conversation s’était détendu et paraissait plus vrai disons. En réponse à la question qu’elle lui avait posée, Banshee lui dit que jamais elle ne s’était produite quelque part, elle avait peur des projectiles qui en disaient long sur les notes que donnaient les spectateurs !

« Je ne pense pas que tu t’en prendrais, rassure-toi » dit la Poufsouffle après avoir rit.

Elénaïs avait déjà assisté à des soirées où avaient lieu des représentations de musique, avec des amateurs qui chantaient une chanson qu’ils avaient choisie. Et bien sur, comme c’étaient des amateurs, …et bien, le résultat n’était pas toujours, disons, remarquable -_-‘ ! Mais bon, ça partait d’une bonne intention, jamais ils n’auraient pensé qu’ils infligeraient une torture aux spectateurs, et puis, c’est en faisant des erreurs que l’on progresse ! En tout cas, ce qu’Elénaïs savait, c’est que jamais aucun des apprenti-chanteurs ne s’étaient pris quelque objet, lors de la représentation au moins ! Mais tout ceci était en France, peut-être qu’ici, c’était différent. D’ailleurs, le Poufsouffle ne savait pas d’où venait Banshee. Elle ne s’était pas posé la question.

« Au fait, où est-ce que tu habites ? »

Elénaïs avait déjà vu Banshee à quelques rares occasions, dans les couloirs ou en classe. Il lui semblait qu’elle ne l‘avait jamais vu avec autour d’elle une foule de compagnie. Elle se demandait bien pourquoi. Etait-elle nouvelle ? Elénaïs ne le pensait pas. Peut-être aimait-elle la solitude. Cela aurait expliqué la raison pour laquelle la Poufsouffle avait trouvé Banshee seule au bord du lac, enfin, seule n’était pas le mot juste, elle était avec sa guitare.

Après quelques secondes d’un profond silence Elenaïs lui répondit… Apparemment la française aimait bien sa musique et d’ailleurs Banshee était plutôt contente de voir que sa musique pouvait plaire. De toute façon elle n’avait jamais eu d’avis tranchés sur sa musique ou sa voix, les gens étaient resté évasif ou parfois c’était tout simplement la guitariste qui n’y croyait pas. Mais dans les yeux d’Elenaïs elle voyait de la sincérité et donc elle croyait au jugement de cette jeune femme.
Banshee ne se reconnaissait plus, elle souriait et parler a une jeune fille de son âge… Cela ne lui ressemblait pas du tout mais peut-être qu’il y avait quelques choses de changer en elle…
De toute manière Banshee savait que cela n’était qu’éphémère et illusions, elle aimait trop sa solitude et sa liberté pour pouvoir donner son amitié ou même sa confiance…
Ceci n’était que des mots en l’air et sa bonne humeur n’était que parures et parjures. Banshee se répétait cela dans sa tête pour s’en convaincre.

Le silence continua; Banshee ne voulait pas donner de réponse aux rires d’Elenaïs, d’ailleurs elle se serait volontiers couper la langue pour s’empêcher de parler… Et par la même occasion elle se serait refaire le cerveau, cela l’empêcherait peut-être de jouer a la fille simpa qu’elle n’était peut-être pas…
Banshee était tout de même dans le fond une fille gentille et sans méchanceté mais la solitude avait aigrie son cœur et son âme…
L’irlandaise avait toujours été exigeante envers elle même et ne se laissait rien passer, c’est peut-être pour ça qu’elle était arrivée a faire de la musique.
Puis Elenaïs lui demanda où elle habitait alors Banshee reprit d’un ton un peu plus tranché mais toujours avec simplicité:

« J’habite en Irlande avec mes 7 frères et sœurs! »

Banshee avait toujours sa guitare entre ses bras comme un enfant qu’elle protége et lorsqu’elle prononça cela: ses doigts se fermèrent sur les cordes mais sans jouer… il lui manquait tant… ce pincement pouvait signifier a sa guitare sa tristesse et sa nostalgie…
En tout cas elle espéra qu’Elenaïs n’eu rien vu, cela éviterait quelques questions dont elle n’avait plus la force de répondre.
Puis tout en continuant a regarder l’horizon Banshee se força a demander:

« Et toi tu as des frères et sœurs? »

Banshee lui avait répondu qu’elle habitait en Irlande. L’Irlande…Elénaïs n’y était jamais allée, mais elle avait vu à quelques occasions des photos de paysages. Et puis elle avait eu une amie qui était d’origine irlandaise, étant un peu plus jeune. Elle avait déménagé avec sa famille en France lorsqu’elle avait 9 ans. Au début, Elénaïs n’aimait pas trop la nouvelle venue, avec un caractère assez fort, lunatique. Mais vite, elles étaient devenues très amies, malgré les sautes d’humeur de l’une. Elénaïs ne la laissait jamais tomber et était toujours là lorsqu’elle n’allait pas bien. Ce n’était pas souvent évident de rester avec une fille qui avait un caractère pareil, mais elle était tellement gentille et marrante, … Elles s’adoraient. Et puis, il fait dire qu’elles avaient eu un rapport très fort.

Elénaïs ne put s’empêcher d’avoir un léger sourire en pensant à elle. La Gryffondor avait donc 7 frères et sœurs ! Et bien, quelle pagaille ça devait être à la maison parfois ! Il faut dire qu’Elénaïs avait été habituée à une famille peu nombreuse, surtout depuis ce jour…Tout était donc calme chez elle. La Poufsouffle était quelqu’un de posé, d’attentionné. Elle aimait les instants reposants. C'est-à-dire le plus souvent tranquils, sans foule autour d’elle. Lorsqu’elle voulait trouver un instant de repos, à ne rien faire, à penser à tout et à rien, elle n’aimait pas pouvoir être vu des gens. Tout à fait stupide, puisqu’elle ne faisait rien de spécial, mais elle profitait de ses moments pour ne plus être sous le regard des autres. Savoir qu’on pouvait l’observer agaçait fortement Elénaïs lorsqu’elle cherchait un moment de tranquillité. C’était son moment à elle et personne n’avait le droit de le partager sans son accord, aucun regard n’était autoriser à s’infiltrer dans son périmètre de solitude.

Puis Banshee lui posa une question. Question qu’Elénaïs redoutait. Ce devait être à cause de ça qu’elle n’aimait pas trop faire connaissances avec d’autres gens. Mais en même temps, on lui avait déjà posé tellement de fois cette question. A Beauxbatons par exemple. Ça avait été un moment assez éprouvant pour la jeune fille. Mais elle était habituée à présent. Néanmoins, elle ressentait toujours cette sensation de boule dans le ventre lorsqu’il lui fallait répondre. A chaque fois elle hésitait. A chaque fois elle répondait la même chose. Et a chaque fois elle s’en voulait terriblement. Elle en était même venue à faire des choses stupides. Mais maintenant, ça allait mieux.

« Euh… et bien…non. Je n’ai … Non »

Elle n’arrivait pas à dire qu’elle n’avait pas de frère ni sœurs. Car elle en avait un. Il n’était plus là mais elle en avait eu un. Avant, elle aurait voulu que les gens lui disent « Ah d’accord, alors tu es fille unique » et leur répondre que non, elle n’était pas fille unique. Elle aurait aimé voir leurs visages perplexes qui ne comprenaient rien à ce qu’elle leur disait. Juste pour leur dire, leur dire la vérité, ce qui s’était passé, et sentir leur malaise, à ne pas savoir comment réagir. Jamais personne ne pourrait comprendre ce qu’elle avait pu ressentir, sauf les quelques malheureuses personnes qui avaient eux aussi perdu un être cher en de tels circonstances. Elénaïs ne souhaitait cela à personne. Toutes ces nuits de cauchemars incessants, cette phobie qu’elle n’arrivait pas à contrôler. Elle regrettait la réponse qu’elle donnait à chaque fois. Elle aurait voulu avoir le courage de dire que oui, elle avait un frère, mais qu’il était mort. Rien que pour soutirer aux gens des instants de pur silence, pour honorer son frère. Mais elle savait que cette douleur ne pouvait être comprise de tout le monde, et s’était résolue à arrêter de vouloir déstabiliser les gens. Elle n’avait dit cela qu’à de très rares personnes. Qu’à une seule en fait. Mais elle en avait beaucoup parlé avec sa famille.

Elénaïs se rappela des paroles de son père : « N’ai pas honte de dire aux gens que ton frère est décédé. Justement. Dis-leur. Ton frère aurait mérité qu’on le connaisse je pense. Ce n’est pas la peine de le cacher plus qu’il ne l’est déjà. » Il avait dit cela très doucement. Elénaïs n’avait que 11 ans à l’époque, et elle était très fragile sur ce sujet.

Se remémorant tout cela, la Poufsouffle décida de prendre son courage à deux mains. Elle tourna sa tête vers la fille à côté d’elle. Son cœur battait de plus en plus fort. Elle le sentait cogner contre sa poitrine. Sa voix n’était pas très sûre.

« Euhm…en fait, ce n’est pas tout à fait…exact »

Le silence se fit.
Elle avait baissé les yeux. Les mots avaient du mal à sortir de sa bouche. Sa vois tremblait légèrement.

*Sois fière, reprends toi*pensa-t-elle.

Elle prit une profonde inspiration, remonta son regard au niveau des yeux de Banshee, et expliqua :
« J’ai eu un frère. Plus jeune que moi. »
Elénaïs s’arrêta. Elle aurait voulu que le jeune femme en face d’elle comprenne tout de suite ce qu’elle avait voulu dire. Mais il fallait qu’elle continue.
« Il est mort…il s’est noyé…ça fait 7 ans. »
Les larmes lui montaient aux yeux. Elle regarda ailleurs, pour ne pas faire voir sa faiblesse. Elle se reprenait. Elle regarda avec hésitation la Gryffondor.
« C’est pour ça que j’étais bizarre tout à l’heure. Il y a des moments où j’ai très peur de l’eau. »
Elle ramena ses genoux sous son cou et les encercla de ses bras, le regard perdu.
Ça n’avait pas été très facile de le dire, mais au moins elle était soulagée. Et elle ne regrettait pas sa réponse. Elle l’avait enfin dit. A quelqu’un qu’elle ne connaissait que depuis quelques minutes. Celle-ci devait sûrement se ficher d’elle et se demander pourquoi elle se mettait à lui raconter des choses pareilles.

*Mais après tout, c’est elle qui me l’a demandé. Si elle n’est pas contente elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même ! Elle n’avait qu’à pas me poser cette question stupide*

Mais une question à laquelle personne ne se douterait qu’elle entraîne une telle réponse. La colère commençait à envahir Elénaïs. Elle avait peur de la réaction de Banshee. Elle l’avait certainement effrayé à lui dire ça. Alors pour se protéger à sa façon, elle s’énervait. La réponse de la guitariste pouvait être fatale. Un mot de travers et le rage éclatait. En un mot, elle pouvait aussi faire fondre cette colère en un instant.

Banshee avait quelque peu perdue son beau sourire, a vrai dire elle n’avait pas le sourire. Elle était bien nostalgique de l’enfance dorée, des paysages verdoyants et rondouillards, de l’innocence de son début de vie et de l’amour de sa famille. Sa famille qui vit et respire loin d’elle, sa la rend malade et même sa sœur n’a jamais su calmer son chagrin. Pourtant a chaque vacances sa sœur Blodwyn et Banshee rentré dans la demeure familiale et retrouvées le cocon douillet et la chaleur d’une fratrie. Malheureusement la famille ne se retrouvée au complet qu’en de rares occasions, en effet les plus âgés des Korrigane n’habitaient plus chez leurs parents et ainsi la présence d’Odin, Tétouan et Airt se faisait de plus en plus exceptionnelle.
Banshee comptait chaque jour le temps qui la séparait du voyage du retour, le temps qui la séparait des rires et des câlins de ses parents et chaque jours elle pensait au petits derniers de la famille qui était Adonna et Rodéric. D’ailleurs a chaque fois qu’elle les revoyait Banshee les trouvaient de plus en plus grand et ne les voyaient pas grandir.
En plus les tensions étaient très inhabituelles dans la famille Korrigane, tout le monde se serraient les coudes et une réel bonne humeur enveloppée la maison, tout du moins lorsque les deux filles revenaient a la maison. Il est vrai que Mr et Mme Korrigane devait s’ennuyer dans la plus part des jours de l’année car passé de 8 enfants a seulement deux ( les plus jeunes restes seulement) cela devait être des plus surprenants…
Pour ne pas perdre le contact avec sa famille, Banshee envoyait minimum deux lettres par semaines et sa sœur beaucoup moins tiraillée par cette distance se contentait d’une lettre toute les deux semaines.

Soudain une voix se fit entendre et la fit sortir de ses songes pourtant profond. L’irlandaise eu du mal a comprendre les premiers mots de cette jeune française qui balbutiait qu’elle était fille unique.
Ensuite le silence retomba mais ce n’était pas se beau silence qui régnait il y a encore quelques minutes, non c’était un silence froid et gênant. Enfin même si elle ne la regardait pas en face Banshee vit qu’elle venait de toucher un point sensible et même fait une gaffe…
Son mauvais pressentiments ne fut que confirmer lorsque avec grand courage Elenaïs lui avoua qu’elle avait eu un petit frère mais qu’il n’était plus. Ce petit frère s’était noyé et c’est donc pour cela qu’elle n’était pas très a l’aise avec l’eau… Tout s’expliquer enfin, voilà la raison de se comportement étrange de tout à l’heure.
Banshee était extrêmement désolée pour Elenaïs, l’irlandaise ne pouvait savoir qu’elle mal cela faisait mais elle se l’imaginait très bien et elle trouva Elenaïs très courageuse. La guitariste ne savait si elle pourrait se remettre de la mort de un de ses frères ou de ses sœurs.
Banshee garda le silence encore un long moment et elle se contenta de mettre sa main sur l’épaule de la française. Enfin au bout de quelques instants elle reprit d’un ton sincèrement désolée et peinée même:

« Je suis désolée Elenaïs… je m’excuse… »

Son regard avait changer, ce n’était plus celui de la colère ou du replis sur soi mais plutôt celui de la tristesse… comme ci Elenaïs lui avait fait partager une infime partie de sa douleur et de sa tristesse…

Son épaule sentit le contact de la main de la jeune femme assise à côté d’elle. Quelle réaction avoir ? Elénaïs aurait pu rejeter violemment ce geste de compassion, mais elle n’en fit rien. Au fond d’elle-même elle se sentait déboussolée. Révéler cela à quelqu’un l’avait vidée. Elle n’avait plus la force de se rebeller. Alors elle prit ce geste en bienvenu. Banshee s’était excusée. Excusée de quoi ? Elle n’avait rien à se reprocher. On pourrait même dire, au contraire. Elle avait réussi à mettre la Poufsouffle dans une situation qui lui avait permis de dire une chose qu’elle gardait caché.

« Tu n’as absolument pas à t’excuser tu sais…J’aurais plutôt envie de te dire merci. »

Elénaïs se doutait que la guitariste ne devait pas très bien comprendre où elle voulait en venir. Un léger sourire passa furtivement sur ses lèvres.

« Tu m’as mise dans une situation qui m’a permis de… d’avoir le courage de le dire à quelqu’un. Je ne l’avais jamais raconté à personne, sauf une fois. A une amie que je connaissais depuis très longtemps. J’ai du mal à le dire aux gens. Ça reste un souvenir douloureux. Je pense que tu…tu peux t’imaginer…. »

Elle regretta ce qu’elle venait de dire. Faire imaginer à quelqu’un la perte d’un être cher, ce n’était pas très fin. Mais enfin, au moins pouvait-elle comprendre la douleur que cela pouvait être. La mort d’un membre de votre famille, ça vous marque et vous change pour la vie, particulièrement lorsqu’on sait que cette mort aurait pu être évitée. Elénaïs s’était toujours dit que si elle n’avait pas tourné la tête, si elle avait cherché plus longtemps son frère, si la vague ne l’avait pas mise sous l’eau, …si elle avait surveillé son frère comme elle aurait du… On lui avait répété tant de fois que ce n’était pas de sa faute, qu’elle n’avait rien à se reprocher, mais la culpabilité persistait. Elle avait toujours pensé qu’elle était responsable de cette noyade. Pourtant, ce n’était pas sa faute. Le destin prend son lot de vies humaines pour les arracher de cette terre. C’est son butin quotidien. Des âmes innocentes, et les autres, les assassins, les violeurs, les meurtriers, tous ces gens qui détruisent des vies au grès de leurs envies, eux, ils restaient vivants… Le monde était injuste. La vie, quelle injustice, quel chaos, ni la justice ni la raison ne la commandent. Seuls l’argent et le pouvoir contrôlent cette chose misérable que l’on ose appeler cadeau du ciel. L’Homme…quelle abjection… quelle honte d’être humain, d’avoir cette mentalité qu’on se permet de nommer intelligence, et dont on se sert pour faire la guerre, massacrer des peuples, ceux qui ne croient pas en tels fadaises ou qui ne veulent pas se soumettre à la folie d’un homme qui désire manipuler des êtres…Vivre pour se faire dicter ses actes sans avoir le droit de rien dire, pour se faire juger chaque instant, vous, qui n’êtes pas aux normes de la société actuelle, non, vous, qui ne portez pas les vêtements requis, qui portez des chaussures non cirées, vous qui avez un style bien trop marginale, vous qui êtes différent et qui ne vous fondez pas dans le modèle voulu et qui salissez nos yeux rien qu’à votre approche…Alors on vous répugne, on vous chasse, on vous limoge, on vous écarte de toutes civilisations, vous, intrus, microbe, plante parasite, partez de notre nouveau mode de vie qui va révolutionner le monde !!! Et on en arrive à un véritable massacre, des millions de morts, car Hitler a décidé d’exterminer un peuple entier. Il cherche plus d’espace pour développer une race pure, parfaite, lui qui est l’opposé de ce modèle. « Faites ce qui je dis et non ce que je fais !! ». Impures, il dit. Et il faut le croire. Il est à la mode, voici un nouveau créateur fort chic. Soyons des moutons, suivons des opinions que nous ne comprenons pas mais dites par un être tout à fait spectaculaire. En effet, il a réussi un magnifique spectacle. L’entrée est gratuite, voulez-vous une petite visite des camps de concentrations ?? Qu’est-ce que c’est ? Mais, vous verrez par vous-même chère madame. C’est le fruit de votre inconnaissance affligeante, de votre niaiserie abyssale et de votre mentalité tout à fait hors du commun. Et c’est grâce à vous, qui avez agréée mon opinion. Au moyen-âge, on privilégiait l’esprit, on négligeait le corps. Au XVI° siècle, l’Humanisme arrive, on dit « esprit sain, corps sain ». On prend soin de soi, on fait du sport. Et aujourd’hui, on ne le dit pas, mais on pourrait crier « Le corps est tout, vous êtes beau vous êtes parfait ! L’image est tout et l’esprit n’est rien ! ». Oui, soyez cons soyez cons, nous n’attendons que ça, et ensuite nous pourrons faire de vous ce que nous désirerons. Pourquoi ne pas aller vers une nouvelle guerre mondiale ? Après tout, jamais deux sans trois n’est ce pas ? Et si on nous avait demandé notre avis ? Si on nous avait posé la question : Veux-tu naître ? Pour voir toutes ces choses horribles qui tapissent le quotidien terrestre. Pour voir ce malheur, pour souffrir autant. La vie ne valait pas la peine d’être vécue si c’est pour souffrir.

Elénaïs avait regardé le monde avec de nouveaux yeux. Le monde lui avait fait pitié. Une profonde honte l’avait installée. Et bien plus. Ses sentiments ne pouvaient même pas être exprimés, ils étaient d’une intensité telle qu’il était impossible de les faire comprendre. C’était à en pleurer. Si au moins les gens pouvaient se rendre compte de tout ça. Ils se laissaient manipuler comme des animaux. Mais à quoi leur servait leur cerveau qui leur avait été donné dès la naissance pourtant ?

Mieux valait ne pas y penser. C’était encore un coup à se démoraliser. La vie était ce qu’elle était. Le destin également. Comme dans le poème de Prévert :

« La terre tourne,

Elle tourne avec ses grandes flaques de sang

Et toutes les choses vivantes tournent avec elle et saignent...

Elle elle s’en fout

La terre

Elle tourne et toutes les choses vivantes se mettent à hurler

Elle s’en fout

Elle tourne

Elle n’arrête pas de tourner

Et le sang n’arrête pas de couler… […]

La terre qui tourne et qui tourne

Avec ses grands ruisseaux de sang. »

On ne peut rien changer au cours de la vie, sauf l’écourter, mais ce n’est pas une solution. La vie est une école de courage, difficile, certes, mais elle nous fait prouver ce que nous avons dans le ventre. Cette période était passée. Elénaïs n’y pensait plus vraiment. Elle avait accepté tout cela. La vie continuait son chemin, avec tout ce qu’on y trouve, on avançait avec… Maintenant la Poufsouffle préférait profiter de tous les instants. La vie ne vaut pas la peine qu’on la gâche en se morfondant sur son sort. Il fallait aller de l’avant. La mort de son frère avait été une étape. Et grâce à ce qu’elle venait de révéler à Banshee, elle arrivait à accepter de plus en plus sa perte. Chaque effort nous rend service. Elle était heureuse de l’avoir dit. C’était un soulagement, une victoire. Mais tout n’était pas joué ! Ce n’était pas sur qu’elle arrive à le dire à d’autres personnes. Le soleil la réchauffait comme pour la consoler, et elle se laissait bercer par le léger souffle du vent qui faisait se mouvoir les feuillages des arbres aux alentours.

» Seule { Libre }
» s'ennuie seule
» Seule (LIBRE)
» Vol de Jour [ Pv avec Nodoka ]
» Pluie Rime Avec Nuit