(Comme je l'ai dit dans la fiche, Kaitlyn tient un journal intime - personne ne connaît son existence, même pas une de ses soeurs. Elle l'a commencé il y a deux ans, mais on va faire comme ci s'était la suite. Il porte un nom, qui est son deuxième prénom. Tamara.)
Une jeune adolescente tire les rideaux de son lit en baldaquin. Ses yeux gris en amande contemplent un long parchemin. Quelques minutes passent, jusqu’à ce que la jeune fille prenne un livre situé dans sa commode. Elle renifle, le cœur lourd. Ce livre est plein de poussière, la jeune Kaitlyn l’avait trouvé chez elle, au Manoir des Autenberry. Elle l’avait gardé au cas où, et elle avait bien raison. Kaitlyn ouvre une page, prend sa plume et commence à écrire. Ses yeux s’humidifient, mais rien de très important.
« Tamara,
Voilà, j’écris encore dans tes pages remplis de noir à présent. J’écris pour ne rien dire, en fait…Mais ça me soulage. Tu veux que je te raconte ma journée ? Oh, c’était la routine. Les cours, les élèves, les autres… Tu sais, ce piège infernal. Et ça continue chaque jour, je ne peux rien faire contre. J’ai essayer de composer une nouvelle mélodie sur mon piano…Il m’aide. En fait, je pense qu’il est vital pour moi. C’est grâce à lui que je me suis rapproché de Lili, et c’est sûrement grâce à lui que je survie. Il est dix heures du soir, le sommeil ne vient pas, pourtant j’essaie. Les filles de mon dortoir sont encore en train de frauder – comme d’habitude. J’aurais beau leur dire qu’elles se feront prendre, rien ne marche…Elles sont un peu comme moi, en fait. Toutes les adolescentes de mon âge doivent être têtues. C’est un mythe, une légende…Un cliché. »
Elle entend du bruit, mais n’y fait pas attention. Un chat arrive sur le lit, tremblant comme à son habitude. Il est trempé, son poil noir et blanc est salit par la poussière qui hante le dortoir. La jeune Kaitlyn le regarde étrangement, jusqu’à lui souffler quelques mots doux. Domino. Elle le prend, le caresse, le cajole, jusqu’à le laisser se mettre en position. Il s’allonge à ses pieds, jusqu’à paisiblement s’endormir.
« Tamara…Quel nom stupide. J’aurais pu te trouver mieux, mais j’aime ce prénom. Pourquoi ? Je ne sais pas, sûrement parce que c’est mon deuxième prénom…Mais je hais les prénoms. On aurait pu m’appeler « Elle » ou encore « l’autre »…J’en aurais rien à faire. Bon, continuons. Vu que je suis à Gryffondor, comme mes sœurs, je peux les voir assez souvent. Mais j’essaie de pas trop les voir, de peur de me lasser vite fait d’elles. C’est vrai, je me lasse trop vite des choses. Je hais les habitudes, la routine, le train-train infernal qu’on subit chaque jour. Je l’ai toujours vécu, même étant petite. Chez les Autenberry, on naît tous avec une cueillere en or à la bouche. Et en plus, incrustée de diamants… Vous y croyez à ça ? Moi non. L’argent ne fait pas le bonheur…J’en suis persuadée. »
Elle se met doucement à rire, jusqu’à entendre les voix de ses « amies ». Elles rigolent aussi, mais certainement pas pour la même raison. Kaitlyn tire légèrement le rideau, jusqu’à les voir trempées de la tête aux pieds. Elle regarde doucement Domino en train de ronronner. Kaitlyn souffle alors sur une de ses mèches de cheveux, jusqu’à faire glisser ses doigts de pianistes sur le livre. Elle continue d’écrire à une vitesse grand V.
« Elles sont là, trempées. Je suis sûre que ce n’est pas un hasard si Domino, lui aussi, est trempé. Bon, je crois que je vais te laisser… Elles s’approchent. »
Elle le referme, le cachant ainsi sous son oreiller. La jeune Autenberry se replace dans son lit en baldaquin, faisant semblant de dormir. L’une des filles viens retirer le rideau, découvrant ainsi son amie en train de dormir. Elle soupir. Kaitlyn rouvre un œil, jusqu’à faire semblant de s’être réveillée. Et tout recommence comme d’habitude.
« Demain aurait été un autre jour…semblable. »
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