Nothing else matters... (PV Hiryuu)

Le soleil commençait à baisser à l'horizon, les élèves rentraient pour se rendre dans la grande salle pour le repas du soir. Kéliahn supportait mal ce genre de réunion quotidienne et préférait grandement éviter de se retrouver avec la centaine d'autres élèves en train de partager différents mets. A la place, elle avait l'habitude avec Lana d'aller chaparder de la nouriture à la cuisine et d'aller la déguster dans leur coin au lac. Les elfes avaient l'habitude de les voir débarquer le soir et leur préparaient de véritables petits festions dans un panier.

Ce soir pourtant Lana avait un rendez vous autre part. Elles avaient passé toute la journée ensemble mais avaient dû se séparer au début de la soirée... Quoiqu'il en soit, Kéliahn avait encore moins envie de se rendre dans la grande salle. Elle descendit donc dans à la cuisine. Les elfes lui donnèrent un panier plein de bonnes choses, il y avait même une couverture, idéal pour un pique-nique.

La Lune était claire et commençait à poindre dans la pénombre. Le parc était vide, parfait... Kéliahn avança dans le parc, les cheveux volant dans la brise, sa longue jupe dansant au rythme de ses pas. Elle avait dans une main le panier récupéré aux cuisines, et dans l'autre sa guitare accoustique. Heureusement qu'il n'y avait personne, elle n'aurait pas supporter que sa réputation de méchante garce sadique soit entachée par son goût pour la musique.

Ah voilà ce qu'elle cherchait... Caché par des bosquets, un petit coin tranquille au bord de l'eau, tel était le coin privé de Lana et Kéliahn, leur sanctuaire. Rien que de se trouver là et elles se sentaient mieux... La terre, le monde et les problèmes leur semblaient si loin lorsqu'elles étaient là... Kéliahn posa le panier et sa guitare et resta un moment debout à observer les reflets naissants de la Lune sur l'eau du lac. Quel appaisement... Elle ferma les yeux et laissait la brise lui caresser le visage... Qu'il était bon d'être libre, à l'air... Dans la nature...

Après quelques minutes profitant de ce silence, Kéliahn s'assit sur la couverture donnée avec le panier. Elle prit un morceau de pain et mordit dedans mais elle n'avait pas faim... Elle prit sa guitare à la place et commença à faire quelques accords. Elle s'arrêta et tendit l'oreille... aucun bruit... Nickel... Elle reprit alors et commença une mélodie

Elle se mit ensuite à chanter d'une voix douce qui lui était inhabituelle.

So close no matter how far
couldn't be much more from the heart
forever trusting who we are
and nothing else matters

never opened myself this way
life is ours, we live it our way
all these words I don't just say
and nothing else matters

trust I seek and I find in you
every day for us something new
open mind for a different view
and nothing else matters

never cared for what they do
never cared for what they know
but I know

so close no matter how far
couldn't be much more from the heart
forever trusting who we are
and nothing else matters

never cared for what they do
never cared for what they know
but I know

never opened myself this way
life is ours, we live it our way
all these words I don't just say

trust I seek and I find in you
every day for us something new
open mind for a different view
and nothing else matters

never cared for what they say
never cared for games they play
never cared for what they do
never cared for what they know
and I know

so close no matter how far
couldn't be much more from the heart
forever trusting who we are
no nothing else matters

Finissant les derniers accords, elle laissa la musique s'envoller dans la brise et le silence retomber...

Le repas... Un des moments de la journée que le jeune Hiryuu haïssait par dessus tout. Dans son ancienne école, à Okinawa, ils prenaient leurs repas dans leurs dortoirs, dans une pièce réservée aux élèves de son année. Le jeune élève venait toujours en dernier, se nourrissait de ce qu'il restait (et il en restait toujours beaucoup) puis retourner dans sa chambre. Mais ici tout était différent : les repas se prenaient dans la Grand'Salle, toutes maisons et âges confondus. En résultaient une joyeuse cacophonie et une foule impressionnante que le jeune Asiatique supportait mal. Dès qu'il le pouvait, il séchait le repas, ne connaissant pas encore la gentillesse légendaire des elfes de maison.

Ce soir là, Hiryuu ne mangerait pas. Il préférait flâner un peu dans le parc, observer cette nature anglaise, même s'il détestait ce pays de pluie et de tonnerre, ces Anglais idiots et cette école de seconde zone. Il erra ainsi de longues minutes, shootant dans les mottes de terres humides de la rosée du soir. C'est alors qu'il aperçut une silhouette connue : une jeune fille en robe longue et avec une guitare et un panier à la main. Il la reconnut immédiatement comme sa tortionnaire, celle qui était venue jusque dans sa chambre et à qui il avait fait des menaces. L'occasion semblait idéale pour les mettre à exécution. Il la suivit donc à pas de loup, comme son aptitude à toujours passer inaperçue le lui avait appris, et se cacha derrière un bosquet lorsqu'il la vit s'asseoir.

Elle mordit dans un bout de pain puis commença à jouer une mélodie triste et envoutante. Du moins, une mélodie qui aurait pu ensorceler Hiryuu si elle n'était pas jouée par quelqu'un avec qui il avait quelques comptes à régler... Il attendit cependant patiemment la fin, le temps que son plan mûrisse et aussi par curiosité et pour le plaisir. Elle ne se doutait de rien, c'était parfait... Il se leva et se glissa derrière elle, comme un chat dans la nuit, ombre parmi les ombres. Aujourd'hui était un grand jour pour Hiryuu, car depuis deux ans de silence, le jeune Serpentard allait parler de vive voix à nouveau. Arrivée tout près de la jeune fille, il posa doucement sa main sur la nuque de la jeune demoiselle et serra doucement. Suffisamment pour la faire souffrir...

"Alors... Tu voulais vraiment poursuivre le jeu avec moi, n'est-ce pas... Et si nous inversions les rôles...?"

Sa voix était douce et chaleureuse, en totale contradiction avec l'agressivité de ses paroles.

Des bruits légers se faisaient entendre derrière Kéliahn, mais elle n'y fit pas attention, probablement un animal. Le fait d'avoir chanté cette chanson l'avait rendue mélancolique, nostalgique... L'image d'Hellyndra se promenait devant ses yeux, son esprit était parti voguer parmis les étoiles. Ce moment aurait pu être une parfaite pleinitude, une harmonie totale avec la nature, si une main ne s'était pas posée sur sa nuque et ne la serrait.

Kéliahn sursauta en sentant ce contact. Qui avait osé pénétrer leur sanctuaire ? Pas quelqu'un d'amical vu la façon dont la main serrait, mais qui ? Kéliahn s'était fait pas mal d'ennemis depuis son arrivée à l'école... Elle se demandait lequel c'était... Il faisait mal en plus ce con !!! Elle réprima une grimace et essaya de tourner la tête, mais la main l'en empêchait. Une voix douce et chaleureuse se fit alors entendre.

"Alors... Tu voulais vraiment poursuivre le jeu avec moi, n'est-ce pas... Et si nous inversions les rôles...?"

Le jeu ? Les rôles ? L'image du jeune asiatique lui revint à l'esprit. Ainsi c'était lui... Ils allaient enfin pouvoir continuer leur discussion... Un sourire sarcastique apparut aux lèvres de Kéliahn, elle se mit également à rire... Elle savait que cette confrontation allait avoir lieu, mais elle ne pensait pas si vite... ni ici... dans leur sanctuaire... Ca fera une raison de plus pour ne pas retenir ses coups... Il avait profané ce lieu sacré par sa présence...

Elle attrappa la main qui lui retenait la nuque et la serra. Elle réussit à lui faire lâcher prise sur sa nuque et se retourna pour le regarder. A la lumière de la Lune naissante, elle le reconnut sans mal... Adolescent chétif qui semblait prèt à se casser au moindre coup... Il avait pourtant une poigne solide... Kéliahn le regardait sans sciller d'un regard amusé. Elle souriait toujours, ravie de l'animation qu'il allait y avoir.

Tout compte fait tu parles... Je me doutais bien que tu te cachais derrière ton rôle de garçon mauviette... Tu as beau savoir contenir tes émotions, les yeux ne mentent pas...

Elle tenait toujours la main du jeune homme et le fixait dans la pénombre. Bel endroit pour des représailles... Au bout de quelques instants elle lacha sa main et se tourna vers le lac en rigolant...

Je pensais que tu avais une voix horrible pour vouloir la cacher comme ça... mais finalement tu as une jolie voix... Tu permets ?

Sans attendre la réponse du jeune homme, ni faire attention à lui, Kéliahn prit sa guitare et la rangea dans son étui avant d'aller la mettre derrière un arbre, à l'abris... Elle n'avait pas envie de l'âbimer. Elle revint ensuite se placer devant le jeune homme et le regarda les yeux encore rieurs...

Alors tu désire inverser les rôles ? Tu m'en veux pour quoi ? Les coups ou les baisers ?

Il l'entendit rire et ne d'en formalisa pas : au contraire, il sourit imperceptiblement. Ses paroles l'amusaient ? Il n'en attendait pas moins d'une jeune fille avec un tempérament comme le sien : un tempérament volcanique dont il avait eu un vague aperçu à la volière et dans les dortoirs de Serpentard. Il sentit les doigts fins de la jeune fille se refermer à leur tour sur son poignet et le serrer avec force. Sa prise se déserra d'elle-même et il la relâcha sans mot dire. Elle se tourna vers lui et ils échangèrent un long regard, mélange d'amusement, de curiosité et de défi.

Tout compte fait tu parles... Je me doutais bien que tu te cachais derrière ton rôle de garçon mauviette... Tu as beau savoir contenir tes émotions, les yeux ne mentent pas...

Les yeux ne mentent pas ? Il esquissa une moue contrariée (voir avatar XD) et passa une main nonchalante dans ses cheveux chatains : il lui faudrait travailler sur ce point. Ses yeux devaient savoir mentir, il le fallait. Elle tenait toujours le poignet du jeune homme mais celui-ci était trop perdu dans ses pensées pour s'en rendre compte. A vrai dire, il ne s'en rendit compte que lorsqu'elle lui lâcha enfin la main.

Je pensais que tu avais une voix horrible pour vouloir la cacher comme ça... mais finalement tu as une jolie voix... Tu permets ?

Une voix horrible ? Cette fille ne semblait pas se rendre compte de l'honneur qu'il lui faisait en lui parlant. Ne savait-elle pas qu'il était muet pour tous ici, pour tous ici sauf pour elle ? Ne se rendait-elle pas compte du lien particulier qu'il lui offrait ? Il ne répondit pas à sa question et de toutes façons, elle n'attendait pas de réponse. Elle rangea sa guitare dans un étui qu'elle dissimula derrière un arbre pour la mettre à l'abri. Elle revint se camper devant lui, le visage rieur.

Alors tu désire inverser les rôles ? Tu m'en veux pour quoi ? Les coups ou les baisers ?

Il arqua un sourcil : cette histoire d'inverser les rôles était une plaisanterie. C'était lui qui avait toujours dominé : même si'l avait été passé à tabac par ces deux garces, elles n'avaient fait que ce qu'il avait désiré. Depuis le début il les avait manipulées, il n'y avait aucun rôle à inverser. Il s'approcha légèrement, en souriant, et d'une main douce, la gauche, il saisit le menton de la jeune fille entre ses doigts.

"Tout sera payé, ne t'en fais pas..."

Il retint son souffle et prenant son courage à deux mains pour ne pas trembler, il déposa un baiser au coin des lèvres de la jeune fille. Il s'éloigna à nouveau avant de chuchoter d'une voix douce :

"Tout, absolument tout... La moindre chose..."

Il lâcha le menton de la jeune fille et, presque aussitôt, il la giffla sans aucun ménagement.

Ca y est le jeu commençait... Il s'était approcha d'elle et la prit par le menton d'une main douce. Il avait les mains douces... En fait tout en lui faisait penser à un jeune homme doux et gentil, si ce n'était sa force dissimulée et sa répartie. Elle le regardait dans les yeux et lui souriait...

"Tout sera payé, ne t'en fais pas..."

Oh je ne m'inquiète pas... Je me doute bien...

Kéliahn sentait sa main trembler malgré les efforts qu'il faisait pour justement ne pas trembler. Il commença par le baiser au coin des lèvres... Douce façon de commencer... Mais la façon dont tremblait sa main, Kéliahn se doutait qu'il était mal à l'aise au contact des filles... Voilà de quoi s'amuser alors... Son sourire se fit plus rieur, ses yeux aussi...

"Tout, absolument tout... La moindre chose..."

Il lacha alors le menton de Kéliahn et la giffla aussitot... Kéliahn en fut presque déséquilibrée... Il frappe fort le bougre... Un mince filet de sang coula du coin de ses lèvres. Kéliahn l'essuya du revers de sa main. Elle se replaça devant le jeune homme et lui sourit. Elle se mit à rire aussi.

Humm tu frappes fort dis-moi... Tu caches vraiment bien ton jeux...

Elle se déplaça alors tranquillement, tournant autours d'hiryuu... Elle s'approcha de lui dans son dos. Elle passa un bras autours de sa taille et se colla contre lui, lui soufflant dans l'oreille.

Tu joue les durs, mais le contact d'une fille te fait trembler... Pauvre petite chose... En tout cas tu remontes dans mon estime...

Ses lèvres lui frolèrent le cou, elle le sentit frémir sous ce contact, cette sensation lui plaisait. Elle voulait s'amuser un peu avec lui, le faire un peu tourner en bourrique, l'allumer... Le chauffer pour mieux le frapper... Mais en même temps quelque chose en elle la troublait également... Nan c'était impossible... Elle ne pouvait ressentir ce genre de sentiments... Elle s'écarta de lui et revint se mettre devant lui. Elle ne riait plus et son regard se fit plus inquisiteur. Elle réfléchissait à ce qu'elle allait faire... Le laisser la frapper ou l'attaquer...

Son choix fut fait... Elle lui fit un clin d'oeil et lui décocha une belle droite qui le fit reculer. Une racine d'arbre qui dépassait le fit trébucher. Il tomba à la renverse en entrainant Kéliahn dans sa chute. Elle se retrouva sur lui et le regarda un moment dans les yeux avant de se mettre à rigoler...

Mouarf je ne tiens plus debout.

Elle commença à se relever.

Il fut surpris lui-même en voyant qu'il l'avait fait saigner : il n'avait pas voulu frapper si fort. Non pas que ça le dérange de frapper une fille, absolument pas, juste que... Et puis après tout, à quoi bon les remords ? Elle et son amie n'avaient pas fait tant de manière dans la volière : il portait encore sur le corps les marques de leurs coups, alors pourquoi se retenir ? Elle essuya le filet de sang et se mit à rire : dure à cuire pour une fille. Elle avait dû en voir des vertes et des pas mûres dans sa vie, pas comme Hiryuu et sa vie parfaite d'enfant gâté. Mais ce n'était pas le moment de la prendre en pitié.

Humm tu frappes fort dis-moi... Tu caches vraiment bien ton jeu...

Il ne répondit pas et haussa simplement les épaules avec désinvolture. La jeune fille se mit alors à lui tourner autour tel un prédateur autour de sa proie, une de ces scènes que l'on ne voit que dans les films. Hiryuu resta calme et sans bouger rien d'autre que le visage, dès qu'elle disparaissait de son champ de vision, il se tendait comme un arc, attendant le coup bas qui ne saurait tarder. Il arriva mais pas de la façon dont il s'y attendait. Il sentit le bras de la jeune fille l'enlacer, passant sur sa taille, et son corps se coller au sien. Faisant son possible pour garder son calme et son sang-froid, il ne pouvait cependant empêcher son coeur de battre la chamade et ses mains de trembler.

Tu joues les durs, mais le contact d'une fille te fait trembler... Pauvre petite chose... En tous cas tu remontes dans mon estime...

Ses lèvres effleurèrent le cou du jeune homme qui frissonna involontairement : il pouvait contrôler ses sentiments et ses émotions, mais que pouvait-il faire contre ça ? Rien... Peut-etre qu'inconsciemment c'était pour cela qu'il n'avait jamais supporté la présence féminine. Cette marque de faiblesse lorsqu'elle le touchait... C'était tout ce qu'il avait toujours rejeté et cette fille... se foutait de lui... Ca ne pouvait pas être autre chose, elle venait de le dire, elle avait remarqué son malaise et elle s'en servait contre lui.

Elle revint devant lui et elle ne riait plus. Intimidé, oui vous avez bien lu, intimidé Hiryuu baissa le regard et fixa ses pieds. Le coup n'allait pas tarder, il en était sûr, il l'attendait... sagement... résigné... La droite de Kéliahn le heurta et le fit reculer d'un pas ou deux. Son talon heurta une racine et il se sentit partir à la renverse, une chute idiote et ridicule. Dans un réflexe stupide, il essaya de se rattrapper à la jeune fille en la saisissant par le bras : chose à laquelle elle ne devait pas s'attendre car elle ne le rattrappa pas et le suivit dans sa chute. Ils se retrouvèrent au sol comme deux gamins, la jeune fille sur lui et lui ayant involontairement amorti la chute de celle-ci. Trop proches encore... Il déglutit péniblement, mal à l'aise... Elle rit et son rire lui transperça le coeur. Elle se moquait de lui...

Mouarf je ne tiens plus debout.

Elle prit appui sur ses mains tandis que Hiyruu évitait soigneusement de la regarder. Qu'est-ce qui lui prenait à notre jeune Asiatique...? Il vit qu'elle avait dans l'intention de se relever : il aurait dû en être soulagé, non ? Alors... Pourquoi cette sensation de vide tout à coup ? Et pourquoi tout à coup, prenant le bras de la jeune fille avec fermeté, il décidait de l'empêcher de se relever ? Sans la regarder, il sentait le corps de la jeune fille toujours sur le sien. Une racine lui labourait le dos mais il s'en moquait. Tenant toujours le bras de Kéliahn et regardant toujours l'herbe verte qui encadrait son propre visage, il murmura :

"Reste avec moi comme ça encore un peu... S'il te plaît..."

Il relâcha le bras de la jeune fille avec douceur et tourna le visage vers elle, un visage terriblement calme malgré le volcan qui bouillonnait à l'intérieur de lui et qui lui disait qu'il venait de faire une belle connerie. La fixant dans les yeux, il attendit patiemment la prochaine baffe...

Kéliahn était en train de se relever lorsqu'elle sentit quelque chose la retenir. Elle baissa les yeux et vit la main du jeune asiatique. Pourquoi la retenait-il ? Elle le regarda et vit qu'il avait détourné le regard... Une ruse pour mieux surprendre son adversaire ? Elle s'attendait à recevoir un coup à tout moment. Pourquoi attendait-il comme ça ? Que faisait-il ? Elle leva la tête en essayant de voir ce qu'elle pouvait faire et refléchissait à toute vitesse... Ca ne se passait pas du tout comme elle l'avait pensé... Elle n'était pas préparée à ça... Elle essaya tout de même de se relever un peu... mais sa main la retenait...

"Reste avec moi comme ça encore un peu... S'il te plaît..."

Le murmure du jeune homme surprit Kéliahn. Elle stoppa net son mouvement pour se lever et le regarda surprise... Elle ne savait plus ce qu'elle devait faire... Face à la violence et aux coups elle savait comment réagir... Mais face à ça... Elle était totalement perdue... Pourquoi lui avait-il dit ça ? Ca ne pouvait être qu'une ruse pour lui faire baisser sa garde... Pour mieux la frapper après...

Que...?

Elle n'en dit pas plus... ne sachant vraiment pas quoi dire... Elle n'avait même pas remarqué qu'il l'avait lachée étant tellement dans ses pensées... Elle continuait de le regarder alors qu'il tourna son visage vers elle. Leurs regards se croisèrent alors et ils restèrent un moment à se regarder l'un l'autre... Le temps s'emblait s'être arrêté alors que Kéliahn essayait de réfléchir...

Elle détourna le regard, c'était maintenant à elle d'être intimidée... Pourquoi son coeur battait-il si fort ? Nan il ne fallait pas... Elle s'était promise de ne jamais plus se lier à quelqu'un... De ne jamais plus ouvrir son coeur... Pourquoi lui faisait-il cet effet ? Il n'y avait que Lana avec qui elle se sentait bien, à qui elle avait confier ses sentiments et son coeur même... Alors pourquoi réagissait-il comme ça ? Elle l'avait peut-être frappé trop fort et son cerveau ne marchait plus assez bien... Cette pensée la fit sourire un peu...

Kéliahn replongea son regard dans celui du jeune homme, elle essaya de lire dedans ses véritables intentions, mais elle n'arrivait plus à lire quoique ce soit, il la troublait trop... Elle murmura alors...

Pourquoi as-tu dis ça ?

Son coeur battait à tout rompre et elle essayait de retrouver son calme... Mais ce petit quelque chose qu'elle avait senti de bizarre en lui depuis le début l'attirait en fait... Elle se pencha alors vers lui... ses cheveux formant un écran autours de leurs visages comme dans la chambre... D'une main un peu tremblante, elle effleura le visage du jeune homme mais hésita un moment avant de le toucher doucement...

HRP - Comme promis !

Kéliahn - "Pourquoi as-tu dit ça ?"

Oui Hiryuu, quelles obscures et ténébreuses raisons t'avaient poussé à lui demander de rester, avec toi, dans ce contact étroit ? Le jeune Asiatique la regarda dans les yeux quelques secondes, sans ciller, puis fermant les paupières l'espace d'un instant, il tourna la tête dans une autre direction. Ne pas la regarder, ne plus la regarder... Mais comment faire quand chaque parcelle e son corps la ressentait, sentait qu'elle était si proche de lui ? Et alors, ce n'était qu'une fille, une fille comme les autres, comme il en avait déjà connues à l'Académie d'Okinawa ! Mais pas si proche, pas si semblables à lui, forte et fragile à la fois, sans sentiments et sentimentale...

Sa main se crispa sur une motte d'herbe, humide dans l'air du soir, un soir somptueux aux couleurs chaudes, palette remarquable de jaunes orangés, de rouges et de violets qui se mariaient avec perfection pour offrir à l'astre solaire un lit arc-en-ciel à chacun de ses couchers. Que s'était-il imaginé ? Qu'elle lui tomberait dans les bras à lui, un adolescent chétif et sans charme, qui plus est qu'elle considérait comme un lâche, avec une simple phrase à l'eau de rose ? Il aurait dû se douter que rien n'était aussi simple. Un long moment passa pendant lequel il ne dit rien, les yeux plongs dans son intériorité, puis il reprit enfin d'une voix basse :

"Pourquoi...? Parce que... Parce que..."
** Parce que je t'ai choisie... ** [HRP - Inspiration X-1999 - Sorata :wub:

]

KAIKO ~ SOUVENIR...

Tan'rei - "Mais parce que l'on s'est choisis, Hiryuu-chan !"

Le petit garçon avait ouvert la bouche d'un air sceptique, pas convaincu du tout par la réponse allégorique de Tan'rei, son père. Il se souvenait de ce jour comme si c'était hier : son père avait offert à sa mère un jardin enchanté miniature, la réplique exacte de celui de leur propre maison, pour leur anniversaire de mariage et l'enfant avait demandé à son géniteur pourquoi ses parents s'aimaient. Il aurait souhaité une réponse concrète et Tan'rei s'était contenté de lui sortir un simple "Mais parce que l'on s'est choisis". Mais il en fallait bien plus pour satisfaire l'insatiable curiosité du jeune Asiatique et il avait lourdement insisté.

Hiryuu enfant - "Et Sadame et moi aussi vous nous avez choisi ?"

Son père avait souri. Bien qu'il soit un mage noir prêt à tout pour servir le prochain Lord qui émergerait, Tan'rei était un être bon avec les siens, un homme comme les autres si l'on puit dire.

Tan'rei - "Non, fils. C'est vous qui nous avez choisi."

Hiryuu avait éclaté en sanglots en reprochant à son père de se moquer de lui et ce dernier l'avait pris dans ses bras pour le consoler.

Tan'rei - "Un jour mon garçon, tu rencontreras une fille pour laquelle tu seras prêt à donner ta vie... Et tu la choisiras."

L'enfant avait arrêté de pleurer puis avait oublié cette histoire.

KAIKO OSHIMAI ~ FIN DU SOUVENIR...

Il n'y avait jamais repensé depuis mais ce souvenir venait de lui revenir avec encore plus de force que la première gifle donnée par Kéliahn. Il comprenait... "Sadame no mon". "C'était le destin". La main de la jeune fille avait effleuré sa joue sans qu'il ne s'en rende compte, mais cette fois il ne trembla pas à ce contact. Peu importait ce qui avait pu se passer dans la volière, les coups, les brimades... Hiryuu n'avait jamais "connu" de filles avant elle et peut-être était-ce pour cela qu'il l'envisageait de façon aussi lyrique : il voyait en elle sa Muse, son égérie, son étoile compagne. [HRP - Inspiration X-1999 - Kamui & Fumâ :wub:

] Il s'emballait, sans doute, mais quel délicieux sentiment... Il avait envie de se lever et de crier au monde qu'il l'avait choisie et que... Son enthousiasme retomba d'un coup, d'un seul : elle ne voudrait pas de lui. Il l'avait choisie mais qu'en était-il d'elle ? Il n'en était rien sans doute... Que répondre à sa question alors ?

Il prit la main de la jeune fille, qui se promenait toujours sur sa joue, dans la sienne et y déposa un chaste baiser. Puis il la libéra avec douceur avant de plonger à nouveau son regard dans le sien. Il aurait dû la détester mais elle l'intriguait et cette part de mystérieux en elle l'attirait indubitablement. Elle était belle, d'une beauté unique que seul Hiryuu savait apprécier à sa juste valeur. Il prit une profonde inspiration et murmura :

"Parce que ce moment finira par cesser et que j'aimerai repousser sa fin au maximum... Parce que je voudrais conserver au plus près de la réalité ce souvenir..."

(HRP : Nyaaa ne t'aimeuh )

L'attitude du jeune homme la désemparait... Sa haine contre elle semblait s'être envolée... Mais elle ne savais pas comment réagir contre ça... Elle était habituée à la violence, à la haine ou à la crainte... C'était les seuls sentiments qu'elle s'autorisait envers les autres, et les seuls qu'elle recevait, excepté de la part de Lana, mais pour Kéliahn Lana était sa sœur... Mais lui... Ce jeune homme... Cet asiatique qu'elle avait prit comme victime... Celui qu'elle croyait être une mauviette, n'être qu'un insignifiant peureux... Il l'intriguait depuis le début... Lorsqu'elle l'avait prit à la gorge... Quelque chose dans ses yeux l'avait troublée, elle avait su dès le début qu'il leur cachait quelque chose... Mais en fait il y avait autre chose en même temps... Kéliahn sentait que ce côté mystérieux l'attirait... et lui donnait des pensées qu'elle refusait... Elle sentait sa carapace craquer... C'est sans doute pour cela qu'elle l'avait frappé si fort... Pour éliminer sa faiblesse qu'elle sentait venir...

Mais maintenant... maintenant... Kéliahn, qui s'était attendue à recevoir des coups plutôt terribles de la part de ce jeune homme, était presque tétanisée par son changement dans l'attitude... Ce qu'elle sentait émaner de lui était à présent de la chaleur, de la douceur... Les sentiments qu'elle avait décidé depuis longtemps de rejeter en bloc... Mais l'armure infranchissable qui enserrait son coeur était en train de céder face à ce mystérieux jeune homme... Et ça lui faisait peur... Oui peur... Elle était terrifiée par ce qu'elle sentait l'envahir...

Toujours penchée sur Hiryuu, Kéliahn sentait son cœur battre anormalement vite... Nan il fallait qu'elle se calme... Il ne fallait pas qu'elle se laisse submerger... A présent il ne tremblait plus... Mais c'était elle qui tremblait...

"Pourquoi...? Parce que... Parce que..."

Argh... ça ne l'aidait pas beaucoup ça... Kéliahn essayait de rejeter tout ça mais c'était trop dur... Elle n'osait plus le regarder, plus faire le moindre geste... Nan... Ne le dis pas... Ne me laisse pas succomber... Elle avait laissé sa main sur le visage d'Hiryuu, elle n'avait pas eu le courage de l'enlever... Sentant le baiser d'Hiryuu sur sa main, elle tourna le regard vers lui, le plongeant dans le sien...

"Parce que ce moment finira par cesser et que j'aimerai repousser sa fin au maximum... Parce que je voudrais conserver au plus près de la réalité ce souvenir..."

Le murmure du jeune homme était doux et ses paroles touchantes, pleines de poésie... C'était bizarre de l'entendre parler ainsi, lui qui dégageait tant de désir de vengeance au début de leur rencontre ? Mais ces paroles eurent comme effet de finir de détruire le mur qui protégeait Kéliahn de ces sentiments. Elle sourit alors, mais ce n'était pas un sourire comme les autres qu'elle avait eu jusque là, c'était un sourire sincère... Elle avait cessé de trembler, mais son cœur ne s'était pas pour autant apaisé, elle savait qu'il fallait qu'elle s'ouvre à lui pour qu'il s'apaise...

Elle s'approcha d'Hiryuu, ses lèvres s'arrêtant à quelques centimètres des siennes... Un murmure...

"Que cet instant dure éternellement..."

Le murmure prit fin lorsque les lèvres de Kéliahn se posèrent avec douceur sur celles d'Hiryuu...

HRP - Moi aussi te n'aime

Il avait parlé sans réfléchir, sans calculer d'aucune manière que ce soit, rien de ce qu'il avait dit n'était faux mais il n'aurait jamais cru le dire un jour. Comment expliquer ça quand on est un adolescent manipulateur, faux et suffisamment cruel pour se servir impunément des autres, sans en éprouver le moindre remords ? Il ne prétendait pas qu'il allait changer, loin de là, il serait toujours le même Hiryuu froid et calculateur, mais aujourd'hui il pensait avoir trouvé quelqu'un en qui il mettrait sa confiance. Et il n'aurait jamais cru qu'il en éprouverait autant de plaisir.

Tout comme il n'aurait jamais imaginé que le sourire si sincère et si chaleureux de Kéliahn, là où il attendait un rire moqueur, puisse lui procurer un tel soulagement. Elle approcha son visage du sien, comme elle l'avait déjà fait dans la volière et dans la chambre, mais à cette différence près que cette fois tout était différent. Ce n'était plus un jeu, du moins plus pour lui, et il espérait du plus profond de son être que ce soit la même chose pour la jeune fille. Elle s'arrêta à quelques centimètres de ses lèvres, et il la regarda droit dans les yeux, sans faillir, mais ses iris étaient à eux seuls une prière. Toujours allongé sur le sol, il était tel le condamné attendant sur l'échafaud une dernière faveur...

"Que cet instant dure éternellement..."

Avec une douceur infinie, elle avait posé ses lèvres sur les siennes. Hiryuu ne réfléchissait plus, son coeur battait la chamade, prêt à exploser sans doute, et tout son être sembalit vouloir crier le bonheur infini qu'il ressentait à cet instant précis. Chose qu'il n'aurait jamais envisagée auparavant, il lui rendit son baiser avec tendresse, glissant sa main gauche entre les cheveux de la jeune fille pour se poser sur sa nuque, caressant du bout du pouce la joue de la jeune fille. Le baiser dura quelques temps, qui semblèrent à Hiryuu une éternité bien trop courte. Il la regarda ensuite droit dans les yeux, la main toujours posée sur sa nuque, et murmura simplement :

"Kéliahn..."
Oui, il connaissait le nom de la jeune fille, même s'il ne l'avait jamais prononcé auparavant ou laisser sous-entendre qu'il le savait. Et ce prénom résonnait à ses oreilles comme le plus beau mot du monde : Kéliahn, Kéliahn, Kéliahn... Il pourrait passer des nuits entières à se le répéter dans les ténèbres d'une chambre, des jours entiers à l'écrire sous la clarté du soleil. Ils se relevèrent maladroitement tous deux et le jeune Asiatique prit la main de la jeune fille dans la sienne, avant de dire à vois très basse :

"Tu sais, Kéliahn. Je suis un manipulateur et un dissimulateur, j'ai joué un rôle avec toi jusqu'à maintenant, même si tu t'en étais rendu compte... Mais je peux te jurer sur mon honneur que je ne joue pas maintenant. Pas avec toi... Je ne joue pas..."

Il avait dit cela en la fixant droit dans ses yeux couleur d'azur, comme un ciel d'été qu'aucun nuage n'aurait su troubler, une nuit de printemps éclairée par la Lune. C'était sans doute surperflu mais il voulait qu'elle le sache, maintenant, dès le début. Elle serait amené à le voir manipuler les gens grâce à leurs sentiments et il ne voulait pas prendre le risque qu'elle puisse un jour penser qu'il agissait de la même façon avec elle : autant mettre les choses au clair tout de suite...

"Je te le promets..."

Honneur et serment... Ce que Hiryuu respectait plus que la vie elle-même...

HRP : Nyaaaa magnifique Te n'aime

Le baiser interminablement court que lui rendit Hiryuu semblait être pour Kéliahn ce qu'elle avait connu de plus tendre. Elle qui avait fermé son coeur à tous ce genre de sentiments ne pensait pas un jour éprouver un tel bonheur. Lui qu'elle avait prit plaisir à frapper, lui qui avait joué avec elle, qui l'avait manipulée, il avait réussi à réchauffer le coeur froid de la jeune fille. La main douce d'Hiryuu sur sa nuque était un lien de plus entre les deux êtres. Lien de douceur et de tendresse qui semblait sceller ce que laissait envisager le baiser. Le long regard qu'ils échangèrent ensuite appaisa enfin le coeur de Kéliahn.

"Kéliahn..."

Son prénom murmuré par le jeune homme surprit Kéliahn, elle ne pensait pas qu'il connaissait son prénom. Elle trouva qu'il sonnait bien dans la voix d'Hiryuu et se surprit elle-même à vouloir l'entendre encore avec sa voix. Elle lui fit alors un beau sourire, un sourire qu'elle ne pensait pas pouvoir faire un jour, un sourire plein de tendresse. Il se releva, elle fit de même. Ses jambes tremblaient un peu, elle avait l'impression qu'elles se dérobaient sous elle. Aucun mot ne voulait sortir de ses lèvres, il lui semblait être dans un rève dont elle ne voulait s'éveiller. Sa main dans celle du jeune homme, elle écouta sa douce voix.

"Tu sais, Kéliahn. Je suis un manipulateur et un dissimulateur, j'ai joué un rôle avec toi jusqu'à maintenant, même si tu t'en étais rendu compte... Mais je peux te jurer sur mon honneur que je ne joue pas maintenant. Pas avec toi... Je ne joue pas..."

C'était une question qui la taraudait : Etait-il sincère ou jouait-il simplement avec elle... Kéliahn espérait depuis le début qu'il s'agissait de la première proposition, cet aveu d'Hiryuu en la regardant droit dans les yeux lui confirma. Cela la soulagea grandement. Elle avait lu dans ses yeux, en même temps qu'il parlait, qu'il était sincère. Cette nouvelle situation ne la troublait plus, son coeur ne battait désormais plus que pour elle, mais également pour Hiryuu...

"Je te le promets..."

Kéliahn réussit enfin à retrouver sa voix, elle dit alors sur le même ton qu'Hiryuu, le regardant dans les yeux.

"Je sais qui tu es Hiryuu... Je l'avais compris dès notre rencontre dans la volière... Bien que sur le coup je n'avais pas bien saisi le fond de ton jeu... Mais ça m'avait intrigué... C'est pour ça que j'étais venue te voir dans ta chambre... Mais maintenant ton regard a changé... Il est sincère... Et je te crois quand tu me dis que tu ne joue plus..."

Elle s'arrêta en le regardant dans les yeux. Elle connaissait son prénom, ayant l'habitude de se renseigner sur ses ennemis avant de les affronter. Elle reprit quelques instants plus tard.

"Tu sais, moi aussi je suis une manipulatrice... Même si je ne joue pas un rôle comme le tien, j'en joue un quand même... Nous sommes pareils..."

Une petite lueur brillait dans les yeux de Kéliahn alors qu'elle regardait Hiryuu à la lumière de la Lune naissante. Le ciel avait perdu ses couleurs d'arc-en-ciel et avait noirci. Des petits points lumineux commençaient à apparaître au dessus d'eux... La Lune et les étoiles comme témoins de ce moment magique. Kéliahn s'approcha d'Hiryuu, se colla contre lui en passant son bras autours de sa taille, gardant sa main dans celle du jeune homme. Elle posa sa tête contre son épaule en fermant les yeux, elle avait besoin de le sentir proche d'elle pour être sûre de ne pas rêver...

"Hiryuu..." murmura-t-elle alors...

"Tu sais, moi aussi je suis une manipulatrice... Même si je ne joue pas un rôle comme le tien, j'en joue un quand même... Nous sommes pareils..."

Personne n'avait jamais dit une chose pareille au jeune Hiryuu : qu'ils étaient pareils... Essayez d'imaginer ce que quelqu'un qui s'est toujours cru différent des autres peut ressentir lorsqu'il se rend compte que ce n'est pas le cas et vous aurez une idée approximative de ce que pouvait éprouver le Serpentard. Hiryuu en eut un pincement au coeur, un de ces sentiments violents qui vous déstabilisent et vous précipitent dans un gouffre si on ne les contrôle pas. La jeune fille s'approcha de lui, leurs deux mains toujours entrelacées, et passa un bras autour de taille en posant sa tête sur son épaule.

"Hiryuu..."

Il eut un moment d'hésitation pendant lequel il ne sut pas comment réagir, puis il retira sa main de celle de la jeune fille avec douceur. Puis, avec tendresse, il referma ses bras sur la jeune Serpentard et la serra contre lui avec fermeté, pour bien s'assurer de sa présence. Sa main gauche remonta jusqu'à la chevelure de Kéliahn pour se poser sur la nuque de celle-ci. La tete posée contre son épaule lui donnait un sentiment de bien-être, l'envie de protéger contre n'importe quoi cette vie qu'il tenait entre ses bras. L'envie de la rendre heureuse...

"On est pareils, Kéliahn..."

Sa voix, réduite à un simple murmure, semblait presque irréel, un souffle du vent, un psaume oublié depuis des millénaires, par une nuit étoilée comme celle qui s'annonçait. Il soupira de satisfaction et la serra davantage contre lui, pour ne pas la laisser s'échapper, pour qu'elle ne s'enfuisse pas et que ne disparaisse pas ce bonheur qui s'écoulait dans ses veines. Il se pencha vers elle et déposa un baiser plein de douceur sur son front, avant de plonger dans l'abîme abyssal de ses yeux verts.

"Les gens ne doivent pas savoir, pas encore... Il ne faut pas leur dire que je parle... Seuls ceux en qui j'ai confaince doivent savoir pour l'instant..."

Il ne lui demanda pas de promettre quoi que ce soit : il savait très bien qu'elle ne dirait rien s'il le lui demandait. C'était important pour lui de ne révéler cela qu'à ceux qu'ils considéraient comme dignes de confiance. C'était son moyen d'accorder a quelqu'un sa confiance... Il passa une main douce sur la joue de la jeune fille et déposa un baiser sur les lèvres de celle-ci, un doux baiser, tendre et amoureux, avant de murmurer :

"Tu me jouerais un morceau, Chijou...?"

Dans sa langue, Chijou signifiait "l'amour fou", "l'amour aveugle" et c'est ainsi qu'il voyait Kéliahn. Kéliahn, c'était "Chijou", c'était "Hatsukoi", le premier amour...

Les bras d'Hiryuu qui la serraient avec tendresse et fermeté montraient à Kéliahn qu'il ne s'agissait pas que d'un rêve. Elle entendait le coeur du jeune homme battre... Quel doux son... Elle rammena sa main, qu'Hiryuu venait de lacher, dans le dos de ce dernier. Elle le serra dans ses bras, partageant ainsi leur étreinte mutuelle. La main d'Hiryuu sur sa nuque lui procurait une douce chaleur, tendre et pleine de promesses muettes.

"On est pareils, Kéliahn..."

Le doux murmure d'Hiryuu qui reprenait les paroles qu'elle avait prononcées peu avant semblait être une sorte de pacte entre les deux... Le fait d'être semblable les unissait...Ensemble contre le monde... L'étreinte du jeune homme se fit encore plus forte, comme s'il voulait retenir Kéliahn coûte que coûte, de toute façon, elle n'avait aucune envie de s'en aller... Elle voudrait rester le plus longtemps possible ainsi, dans ses bras, à ressentir cette douceur qui lui avait tant manqué toute sa vie... Hiryuu déposa alors un doux baiser sur le front de la jeunne fille, elle leva alors le regard pour le plonger dans le sien.

"Les gens ne doivent pas savoir, pas encore... Il ne faut pas leur dire que je parle... Seuls ceux en qui j'ai confaince doivent savoir pour l'instant..."

Kéliahn le regarda un peu étonnée, elle ne comprenait pas trop pourquoi il lui avait dit ça, puis elle se rappela la volière et l'image qu'elle avait eu de lui... C'était un bon moyen de défence en fait... Faire croire en sa faiblesse pour mieux surpredre les ennemis... Elle fit un sourire une fois qu'elle eut comprit et lui murmura.

"Ne t'inquiète pas... Je ne dirais rien... Personne ne saura... De toute façon la seule personne en qui j'accorde ma confiance dans cette école est Lana... tu verras je suis sûre que tu vas l'adorer quand tu la connaîtras..."

Hiryuu déposa un doux baiser sur les lèvres de Kéliahn, baiser auquel elle y répondit amoureusement.

"Tu me jouerais un morceau, Chijou...?"

Kéliahn le regarda d'un air un peu amusé et attendri. Chijou ? elle n'avait jamais entendu ce nom... Mais c'était mignon... Elle déposa un nouveau baiser sur les lèvres du jeune homme avant de murmurer :

"Chijou ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Tu veux que je joue quoi comme morceau ?"

Kéliahn s'était une peu écartée sans lui laisser le temps de répondre, mais revint l'étreindre et lui donner un baiser avant de le laisser et de se diriger vers l'arbre où elle avait déposé sa guitare. Elle se pencha pour la ramasser et resta quelques secondes accroupie au pied de l'arbre, le sourire au lèvres, pour réaliser ce qu'il lui arrivait... Pour la première fois elle se sentait en communion totale avec quelqu'un d'autre... Pour la première fois son coeur battait pour quelqu'un d'autre que Lana... Elle connaissait l'amitié sans faille et fraternel de Lana... Maintenant elle connaissait l'amour d'Hiryuu... Cet amour qu'elle détestait chez les autres et qu'elle enviait...

Après un soupir d'aise, Kéliahn se releva en prenant la guitare et revint vers Hiryuu... Elle s'arrêta face à lui à quelques dizaines de centimètres et le regarda dans les yeux... Elle l'observa un moment, le temps de graver son visage dans sa mémoire, puis elle lui fit un beau sourire et lui prit la main. Elle se détourna et l'entraina vers la couverture étalée sur l'herbe.

"Viens t'assoire, on sera mieux tu ne crois pas ?"

"Chijou ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Tu veux que je joue quoi comme morceau ?"

Hiryuu sourit après avoir reçu un baiser de la jeune fille : combien de fois dans sa vie avait-il pu sourire d'un bonheur aussi simple ? Peu de fois... Peut-etre que tout cela allait trop vite et que c'était surprenant de la part de deux êtres prétendant être incapables d'aimer. Mais qui n'a jamais éprouvé un sentiment similaire devant une personne à peine connue : ces questions que l'on se pose alors qu'on connaît à peine son prénom... Et si c'était la personne avec laquelle je finirais ma vie ?

Le jeune Serpentard n'avait jamais rêvé de l'Amour, alors l'Amour pur et sincère, il en ignorait jusqu'à la moindre existence. Et pourtant... pourtant il savait que c'était un Amour ainsi fait qu'il voulait offrir à Kéliahn. Ils avaient tout pour se détester : leur première rencontre avait été pleine de coups et de brimades, ils semblaient si différents... Peut-etre était-ce cela qui avait tout changé ? Le fait qu'elle l'ait frappé mais qu'elle ait su arrêter juste à temps pour sauver son honneur... Serment et Honneur... Serment, Honneur et Amour...

"Chijou...? C'est un surnom affectueux... Quelque chose comme "Amour fou" ou "Amour aveugle"..."

Kéliahn s'était éloignée de lui pour aller ramasser sa guitare : il était vrai que cette musique l'avait envouté tout à l'heure et qu'il voulait en entendre un autre morceau et de plus il était intrigué par cet instrument. Et puis... tout ce qui émanait d'Elle était nécessairement beau à ses yeux. Chijou... Elle revint vers lui et plongea son regard BLEU (bleu, pas vert) dans le sien avant de lui prendre la main pour l'attirer vers une couverture posée à même le sol. Sûr qu'ils seraient mieux là... Il se laissa tomber avec souplesse à ses côtés, si près qu'il la touchait de son épaule...

"Joue-moi ce que tu veux... Si c'est une musique que tu aimes, je l'aimerai aussi..."

Il n'avait jamais pensé dire une chose pareille à quelqu'un un jour...

La définition du mot Chijou fit sourire Kéliahn, quelle belle définition... Ce mot résonnait à son oreille comme le plus doux des mots, car il était prononcé par celui pour qui son coeur battait à présent. Jamais de sa vie, la jeune serpentard n'avait osé croire en de tels sentiments, elle doutait même de leur existance, pensant qu'il ne s'agissait que de mithes, de légendes, créés par la ferveur populaire afin de créer un espoir auquel se raccorcher... Mais la présence d'Hiryuu à ses côtés prouvait le contraire. Il lui avait fait découvrir des choses impensables pour elle, son coeur qu'elle croyait vide et emprisoné à jamais c'était soudain réveillé et libéré de ce carcan créé par la perte de sa soeur.

Combien de temps c'était-il passé depuis l'arrivée d'Hiryuu dans leur sanctuaire ? Combien d'heures, de minutes, de secondes ? Cette éternité infiniment courte semblait passer trop lentement et trop rapidement à la fois pour Kéliahn. Trop lentement lorsqu'elle voyait Hiryuu se déplacer pour venir s'assoire à ses côtés, ou lorsque leurs regards ne pouvaient pas se plonger l'un dans l'autre, mais trop rapidement lorsqu'il parlait de sa douce voix, les mots s'échappaient trop vite pour qu'elle puisse en profiter longuement, ou lorsque leurs lèvres échangeaient de doux baisers. Quels sentiment étranges pour la pauvre Kéliahn, perdue dans ces moments de douceur, elle qui n'était habituée qu'à la haine et la tristesse.

Des yeux, Kéliahn suivait les mouvements de son adoré tandis qu'il se laissait tomber à ses côtés. Le contact de son épaule la fit frémir. Simple pression entre les épaules deux deux êtres, mais plein d'une signification particulière... Il signifiait que maintenant ils étaient plus seuls, mais à deux, unis dans l'amour, unis dans l'adversité, unis contre le monde. Elle plongea une nouvelle fois son regard dans celui du jeune homme, et une nouvelle fois le temps s'arretta. Les étoiles scintillantes dans la voûte céleste, telles des milliers de clins d'oeils, étaient des milliers de diamants ornant cet instant précieux. La Lune, déjà haute dans ce ciel scintillant, scellait dans l'intimité lumineuse de son halo cet amour naissant. La Lune et les étoiles comme sceau de leur Union, témoins essentiels de ce moment unique.

"Joue-moi ce que tu veux... Si c'est une musique que tu aimes, je l'aimerai aussi..."

Une musique que Kéliahn aimait ? Elle aimait plein de styles différents... Mais son coeur en ce moment battait à un rythme doux, il fallait donc une musique douce, capable de représentait ce qu'elle avait envie de crier au monde entier en ce moment même. Elle réfléchit alors quelques seconde avant de sourire tendrement au jeune homme. Elle approcha ses lèvres de celles d'hiryuu et, comme lors de leurs premières rencontre, s'arrêta à quelques centimètres du contact ultime. Elle murmura alors d'une voix extrèmement douce :

"Cette chanson est pour toi.... J'espère qu'elle va te plaire... Une douce ballade tels les sentiments que tu fais naître en moi..."

Elle l'embrassa alors tendrement avant de s'écarter et de prendre sa guitare. Quelques accords joués pour tester la justesse des notes, et le regard de kéliahn se perdit à nouveau dans celui d'Hiryu tandis qu'elle commençait à jouer... A ces notes s'ajoutèrent des paroles chantées d'une voix douce par Kéliahn.

HRP : Comme sur Radioblog ça ne marche pas, voici une vidéo qui remplace ^^

Remember when we used to look how the sun sets far away?
And how you said: "This is never over"
I believed your every word and I guess you did too
But now you're saying : "Hey, let's think this over"

You take my hand and pull me next to you, so close to you
I have a feeling you don't have the words
I found one for you, kiss your cheek, say bye, and walk away
Don't look back 'cause I am crying...

I remember litle things you hardly ever do
Tell me why
I don't know why it's over
I remember shooting stars, the walk we took that night
I hope your wish came true, mine betrayed me

You let my hand go, and you fake a smile for me
I have a feeling you don't know what to do
I look deep in your eyes, hesitate a while...
Why are you crying?

Tallulah, It's easier to live alone than fear the time it's over, oo-ooh...
Tallulah, find the words and talk to me, oh, Tallulah,
This could be... heaven

I see you walking hand in hand with long-haired drummer of the band
In love with her or so it seems, he's dancing with my beauty queen
Don´t even dare to say you hi, still swallowing the goodbye
But I know the feelings still alive, still alive

I lost my patience once, so do you punish me now
I'll always love you, no matter what you do
I'll win you back for me if you give me a chance
But there is one thing you must understand

Tallulah, It´s easier to live alone than fear the time it´s over
Tallulah, find the words and talk to me ,oh, Tallulah,
This could be...

Tallulah, It´s easier to live alone than fear the time it´s over
Tallulah, find the words and talk to me ,oh, Tallulah,
This could be...

Les dernières notes envollées dans la brise, Kéliahn sourit à nouveau. Elle n'avait pas quitté le regard d'Hiryuu des yeux tout au long de la chanson, même après elle laissa son regard se noyer dans le sien.

"Cette chanson est pour toi.... J'espère qu'elle va te plaire... Une douce ballade tels les sentiments que tu fais naître en moi..."

Kéliahn l'embrassa et le jeune Asiatique sourit bêtement, presque béatement... Il ne se souvenait pas de la dernière fois où il avait été aussi heureux... En fait si, il s'en souvenait... C'était dans son pays natal -où aurait-il donc pu être heureux ailleurs que là-bas, si ce n'était aux côtés de Kéliahn ?-, le jour de la Fête du Printemps. A cette occasion, on organisait de grandes processions, où les jeunes filles jetaient des pétales de cerisier et de rose et où chaque personne célébrait cette saison tant aimée.

A cette époque, Hiryuu n'était encore qu'un enfant d'une dizaine d'années, accompagné de Sadame, son frère ainé, et de Tan'rei, son père. Ils suivaient tous trois la longue procession de jeunes filles, les fleurs jouant dans leurs cheveux de jais de la même façon que les motifs dansaient sur leurs kimonos de soie. Mais Ryuu était déjà plutôt turbulent et il avait faussé compagnie à ses accompagnateurs pour voler de ses propres ailes. Il avait remonté la procession en courant pour la devancer et il était arrivé juste derrière le Grand Dragon qui menait le cortège. Il était resté fasciné par cette élégante créature aux couleurs flamboyantes et il s'était souvenu : Hiryuu signifie "Dragon volant". Cela avait fait rude impression à l'enfant qu'il était alors et un sourire béat s'était étiré sur ses minces lèvres, une sensation d'extase que seule la jolie Kéliahn avait été en mesure de lui faire éprouver à nouveau.

Bercé par le doux air de la musique que jouait Kéliahn et par la semi-obscurité qui doucement changeait les couleurs chaudes du ciel en une palette de bleus sombres, Hiryuu aurait pu s'endormir ici et profiter de cet instant pour l'éternité. Cependant la douce mélodie cessa bientôt et la dure réalité, bien qu'adoucie par la présence de la jeune fille, reprit rapidement ses droits. Bientôt il faudrait retourner au château, sous peine de transgresser le couvre-feu et de s'exposer à des très gros ennuis... Mais il ne voulait pas qu'ils se quittent ainsi, sur de simples paroles, même si c'étaient des promesses d'amour éternel. Il aurait voulu offrir à la jeune fille quelque chose de plus matériel pour sceller cet amour naissant.

Il réfléchit quelques secondes, puis il eut une idée. Il remonta sa manche, découvrant un poignet fin et blanc, orné d'une gourmette d'argent, gravé de ces Kanji japonais : 飛竜 (Hiryuu). Il la détacha en douceur et la maintint dans sa main, du côté où la plaque d'argent n'était pas gravée. Sortant sa baguette, il pensa très fort à un sort de métamorphose appris à Okinawa et la plaque se grava au verso de ces Kanji supplémentaires : 痴情 (Chijou). Il sourit, satisfait de son oeuvre, et prenant le poignet de la jeune fille, il y attacha délicatement le bracelet. Il tint la main de la jeune fille dans les siennes et murmura d'une voix douce :

"Reçois ceci en témoignage de mes promesses d'amour..."

Il déposa un baiser sur ses lèvres, puis posant sa tête sur l'épaule de la jeune fille, il sanglota silencieusement...

Kéliahn ne se lassait pas de regarder Hiryuu, il était pour elle la représentation de tout ce qui en ce monde rend la vie agréable. Il était le seul a avoir réussi à appaiser son coeur et à lui faire découvrir les bons côtés de la vie : l'amour, le bonheur, les sentiments, la fusion des âmes... L'idéal aurait été que le temps s'arrète en cet instant magique, qu'ils soient à jamais liés, à jamais unis...

Hiryuu remonta alors une de ses manches, Kéliahn le regarda intriguée... Qu'allait-il faire ? Elle vit alors briller à la lumière de la Lune une gourmette en argent gravée. Elle le regarda la détacheret la tenir dans sa main... Kéliahn arqua un sourcil... que faisait-il ? Elle l'observa attentivement et poussa une petite exclamation quand elle vit la deuxième face de la gourmette se graver. Il lui prit ensuite son poignet pour y attacher la gourmette. Sa main était chaude et douce...

"Reçois ceci en témoignage de mes promesses d'amour..."

Kéliahn resta un moment interdite... Elle regardait la gourmette un moment puis un sourire apparut à ses lèvres. Elle reporta son regard dans celui d'Hiryuu, recevant son doux baiser. Le jeune homme posa ensuite sa tête sur l'épaule de Kéliahn, cette dernière ferma les yeux et porta sa main dans les cheveux de son adoré.

"Hiryuu..."

Murmure doux, ce simple mot était lourd de signification dans le coeur de Kéliahn. Elle rouvrit les yeux et regarda son poignet avec la gourmette qui brillait, essayant de comprendre ce qui était gravé... C'était sans doute quelque chose d'important pour Hiryuu. Elle enlaça alors le jeune homme, ne voulant plus jamais le lâcher, elle voulait être avec lui pour l'éternité. D'une voix douce elle demanda alors...

"Hiryuu... Dis-moi... Qu'est-ce qui est marqué sur la gourmette ? Je ne comprends pas ces symboles... Tu pourras me les apprendre ?"

Tandis qu'elle le serrait dans ses bras, Kéliahn sentait son pendentif contre sa peau. Ce pendentif lui avait été donné très jeune par ses parents. Ce bijoux était dans la famille de sa mère depuis des générations, transmis de génération en génération à la première fille de la famille. Elle se souvenait très bien de ce que sa mère lui avait dit en le lui donnant.

SOUVENIR

"Ma petite Kéliahn... Tu vois ce bijoux est dans notre famille depuis très longtemps... A chaque génération, la fille qui le reçoit doit le garder sur elle jusqu'à ce qu'elle trouve celui avec qui elle décidera de tout partager..."

"De tout partager ? Je ne comprend pas..." répondit alors la petite Kéliahn.

"Un jour tu rencontreras un homme pour lequel ton coeur battra et avec qui tu voudras tout partager. Un homme en qui tu trouveras ton âme soeur et que tu aimeras... Alors tu lui remettras ce pendentif, en gage de ton amour."

FIN DU SOUVENIR

Kéliahn avait un peu oublié cette histoire à propos de ce pendentif, mais maintenant elle se la rappelait parfaitement... Elle en était sûre, Hiryuu était cet homme dont avait parlé sa mère, son âme soeur, celui qu'elle aimait... Elle s'écarta alors un peu et détacha la chaine qui retenait son pendentif. Elle regarda alors Hiryuu et lui passa autours du coup.

"Hiryuu... Ce pendentif représente mon coeur et mon âme... Et je te le donne en signe de mon amour..."

Elle l'embrassa alors tendrement...

"Hiryuu... Dis-moi... Qu'est-ce qui est marqué sur la gourmette ? Je ne comprends pas ces symboles... Tu pourras me les apprendre ?"

Hiryuu sourit à sa remarque et il hocha positivement la tête, un sourire béat sur les lèvres. Le bonheur portait un nom et il s'appellait Kéliahn... Il prit son poignet avec douceur et lui montra successivement les deux faces de la petite plaquette d'argent, sur laquelle étaient à présent incrustés les Kanji japonais. Il s'éclaircit la voix et murmura d'un ton harmonieux qui ne brisait en rien la magie de l'instant :

"Ce sont des Kanji, l'écriture de mon pays natal... Ici c'est écrit "Hiryuu", ça veut dire "le dragon volant"...

Il tourna la gourmette de manière à ce que l'autre face soit visible et il poursuivit :

"Et là c'est écrit "Chijou"... Comme ça nous serons toujours ensemble..."

Ces mots plein de poésie et de tendresse lui venaient tellement naturellement que ça aurait pu en être effrayant, quand on savait que quelques heures plus tôt il était encore muet et décidé à se venger de Kéliahn en la faisant souffrir le plus possible. Les voies du Destin sont impénétrables... C'était vraiment le cas de le dire... Son sourire s'accentua davantage et il ajouta, toujours sur le même ton :

"Oui bien sur, je t'apprendrais tout ce que tu voudras savoir, Chijou..."

Il vit Kéliahn s'écarter de lui et il eut un geste pour la retenir qu'il interrompit lorsqu'il la vit retirer une chaîne qu'elle portait autour du cou. Ils se dévisagèrent quelques secondes et la jeune fille lui passa le pendentif autour du cou.

"Hiryuu... Ce pendentif représente mon coeur et mon âme... Et je te le donne en signe de mon amour..."

Il rougit violemment, à tel point qu'il aurait été impossible de ne pas le voir. Détournant le regard, il sourit légèrement, heureux de ces quelques mots qu'elle avait prononcé. Qu'il était puissant le pouvoir de la parole pour créer chez lui un tel émoi ! Il prit le pendentif qui pendait autour de son cou et le détailla avec soin avant de le laisser retomber sur son torse. Un sourire enfantin apparut sur son visage et il s'exclama, oubliant toute retenue :

"Je le chérirais tout comme je te chérirais, Chijou !"

De nouveau, il rougit et baissa la tête, une mèche de cheveux lui tombant devant les yeux. Il la repoussa avant de lever à nouveau la tête. Embarassé, il murmura :

"Kéliahn, je... Je suis heureux d'être ici... Avec toi..."

Il effleura du bout des doigts les lèvres de la jeune fille et il murmura :

"Kéliahn... Tu es belle..."

HJ : Désolée pour le retard

Kéliahn aimait le sourire d'Hiryuu, ça le rendait tellment craquant... Et surtout elle savait que ce sourire lui était réservé... La main du jeune homme sur son poignet lui procura une douce chaleur intense, le contact de sa peau avait un effet fou sur Kéliahn, elle avait du mal à ne pas trembler et à ne pas sourire presque niaisement... La voix douce du jeune homme dans son murmure fit apparaitre une autre dimension, libérée du monde réel, où il n'existait plus qu'eux...

"Ce sont des Kanji, l'écriture de mon pays natal... Ici c'est écrit "Hiryuu", ça veut dire "le dragon volant"... Et là c'est écrit "Chijou"... Comme ça nous serons toujours ensemble..."

Hiryuu et Chijou... Hiryuu et Chijou... Ces mots résonnaient dans l'esprit de Kéliahn... Ils allaient bien ensemble ces noms... Ensemble... toujours ensemble... Unis à jamais... Kéliahn le savait, ils allaient être ensemble à jamais... Bien que leurs premières rencontres avaient un goût de confrontation très prononcé, elle savait à présent que ce petit quelque chose qui l'avait troublé dès le début, ce petit quelque chose qui l'avait incitée à lui faire encore plus mal, pour effacer cette sensation, était le signe qu'il était son âme-soeur, celui qui fera battre son coeur...

"Oui bien sur, je t'apprendrais tout ce que tu voudras savoir, Chijou..."

Kéliahn sourit... Combien de fois avait-elle sourit depuis le début de la soirée ? Elle ne les comptait plus... Il lui semblait qu'elle ne pouvait que sourire. Elle avait redécouvert avec lui la joie, l'amour, l'appaisement, qu'elle avait perdus dix ans auparavant avec sa soeur... Son coeur s'ouvrait au monde, à son monde, et ce monde s'appelait Hiryuu..

Voir Hiryuu rougir ainsi, lorsqu'elle lui passa le pendentif autours du cou, fit rire Kéliahn, mais ce n'était pas un rire moqueur, maisun rire heureux. Elle était contente de l'avoir troublé ainsi, ça la rassurait aussi en même temps... Le sourire enfantin qu'il eut après avoir observé le pendentif le rendait vraiment craquant...

"Je le chérirais tout comme je te chérirais, Chijou !"

Ces mots étaient spontanée et sincères, Kéliahn l'avait lu dans ses yeux et l'avait entendu dans sa voix... Jamais elle n'avait entendu de tels mots prononcés à son égard... Ils lui réchauffèrent le coeur à tel point qu'un sourire enfantin apparut également sur ses lèvres...

"Kéliahn, je... Je suis heureux d'être ici... Avec toi..."

Le murmure embarassé d'Hiryuu lui montra qu'ils étaient pareils... Lui non plus ne s'attendait pas à ça, c'était nouveau pour lui aussi... Elle lui répondit alors dans un même murmure...

"Moi aussi je suis heureuse... Je voudrais que le temps s'arrête pour que jamais ne cesse cette soirée... Nous serons toujours ensemble... A jamais, ensemble contre le monde..."

Les doigts d'Hiryuu lui effleurèrent les lèvres... Douce sensation, montée d'endorphine, un sourire béat apparut sur ses lèvres, les yeux fermés, Kéliahn avait quitté la réalité pour être transportée dans un monde où seul Hiryuu existait...

"Kéliahn... Tu es belle..."

Le murmure la ramena à la réalité, c'était maintenant à elle de rougir assez violemment. elle détourna le regard et se mordilla la lèvre. Elle prit dans sa main celle d'Hiryuu qui lui effleurait le visage et y déposa un doux baiser... Elle leva les yeux pour les plonger dans ceux du jeune homme. Dans un murmure...

"Hiryuu... tu es l'étoile qui brille dans ma nuit... Tu es le soleil qui réchauffe mes jours... Tu es mon souffle de vie..."

Kélian avait maintenant tout ce qui lui suffisait pour etre la plus heureuse du monde... Une amie merveilleuse, Lana, qu'elle considérait comme sa soeur, et un petit ami adorable, son âme-soeur... Petit ami... Ces mots qu'elle détestait quand elle voyait les autres en couple... Ces mots avaient une toute nouvelle signification pour elle, ils signifiaient son bonheur...

Elle s'approcha de son étoile et le regarda un instant dans les yeux avant de l'enlacer... La seule chose qu'elle voulait à présent était de le sentir dans ses bras, de le serrer pour que jamais il ne s'échappe, pour être sûre qu'elle n'avait pas rêver... Elle était à lui... A lui pour toujours... Elle l'embrassa alors... Un baiser doux et passionné à la fois...