Double Je. |PV|

La Prophétie évoluait, bien qu'aux yeux de tous elle semblait ternis voilà que cette nuit allait certainement tout changer, le destin de deux femmes, deux femmes qu'on ne pourrait jamais séparer si ce n'est une double personnalité. La Directrice de Poudlard ne pouvait s'endormir en ce jour fatidique, c'était certainement celui qu'elle redoutait tant. L'anniversaire de la mort de son père. Cet homme qu'elle avait tant haïs et qui pourtant l'avait surpris lors de ses derniers instant. Il avait attiré la curiosité de la sorcière pour la laisser seule comme il l'avait fait avec sa femme. Sauf que là, c'était bel et bien fini, on ne pouvait revenir en arrière. Si elle n'avait pas pris l'initiative de priver son géniteur de baguette, la jeune femme aurait alors peut être plus de réponses qu'il le fallait, bien qu'à ce jour elle avait put retrouver Kae, chose qui fut une des plus de belles de sa vie, espérons qu'il n'y avait pas d'autres membres de la famille cachés. Chaque fois qu'elle passe ses journée à Londres, à réfléchir ou encore à faire les boutiques (car ça en reste pas moins une femme), elle ne peut s'empêcher de s'arrêter devant une ruelle qui mène au Manoir Ha rada, et qui, de ce fait, conduit à la pensine. Cette dernière lui avait offerte sa soeur cadette, mais elle devait certainement contenir autre chose, chose dont Riku redoutait et avait peur. Silence. Elle restait dans son appartement à fixer un plafond de marbre où tournait en rond un ventilateur datant d'une dizaine d'années. A bien y réfléchir, Poudlard avait gardé ses meubles et architectures d'époque, chose que tout le monde se doit de garder et refuse de changer. L'ancienne Serdaigle ne bougeait pas d'un poil, son coeur se serrait dans sa poitrine et elle n'osait se décider à entrer dans cette forêt, à la parcourir jusqu'à en sortir et atterrir dans le lieu où elle avait jadis connu son père en cher et en os, néanmoins, il ne restait à ce jour qu'une pierre tombale. La Directrice de Poudlard ne cillait pas des yeux, elle restait droite et ne se sortait pas d'une telle carapace, puis, tout d'un coup, elle se redressa de ce lit étroit couvert de rouge sang. Elle regarda au loin par la fenêtre, un champ d'étoiles était visible et une lune pleine se laissait remarqué. Un des élèves qu'elle connaissait que de nom devait certainement être enfermée dans une pièce sous une forme animale, heureusement depuis des années, des remèdes ont été crées. Elle retira les habits qu'elle portait, du moins ce semblant de chemise blanche dont elle se servait la nuit. Elle appartenait à Brian, logique quand on y pense, elle lui est deux fois trop grande. La sorcière prit un jean au hasard ainsi qu'un haut noir avec marqué « Eyes » en grand forme de couleur verte, et un autre en plus petit, très discrets de couleur rouge effacé. Ce tee-shirt la rendait nostalgique, mais pas pour autant névrosée. Elle enfila le tout et eut du mal à s'habituer à cette tenue Moldus qui lui rappelait sa jeunesse. Elle voulait être l'authentique portrait de son enfance pour qu' « il » la remarque, bien qu'elle n'ait aucuns espoirs de ce coté là. Des trous étaient discernables tout le longs du jean, laissant presque ses jambes à nue, ce jean avait une histoire. Niwa. Cet homme qu'elle avait rencontré lorsqu'elle était encore à la tête de cette bande de terroriste qui suivaient son père. Elle s'en souvenait, de cette bataille, de cet être loufoque qui lui en avait mis plein la vue, elle qui était passer de Rei à Riku une dizaine de fois d'affiler. Cette journée était inoubliable, et bien que le jean fut lavé, elle sentait encore l'odeur de cet homme étrange dont elle n'a plus aucune nouvelles.

Elle mis une paire de chaussure, loin de ces talons de deux centimètres voir dix, juste une paire normale, qui faisait un peu hippy et qui lui allaient juste au niveau de la taille. Cela pourrait paraître bizarre de garder tout ce qui concerne son enfance, mais si vous aviez vécu la vie de la jeune femme, vous comprendriez facilement son geste. Elle prit son éclair de feu, un balais volant datant de plusieurs années à présent et bon d'occasion, mais qui lui avait fait énormément plaisir à l'époque, doutant fortement du fait que c'était son directeur qui le lui avait offert, d'ailleurs, ce dernier avait aussi une histoire mais ça ne concernait pas cette virée nocturne. Riku ouvrit la fenêtre, en silence, et une braise vint frapper ses joues dénudée, un vent glacial la parcourrait, mais elle ne se sentait qu'apaisée. Cette nuit là, elle n'irait pas avec Yuki ni Kae, seule serait le mot plus adéquate. Il fallait qu'ils soient seulement deux, elle et lui, bien que lui soit ailleurs. Illogique pour certains mais parfait pour elle même. Elle monta sur son balais, chose dont elle n'avait pas perdue l'habitude, c'est comme le vélo chez les sorciers : ça ne s'oublie pas ; puis elle se laissa tomber dans le vide après remonter en piquer au dernier moment. Son coeur battait la chamade, elle avait toujours tant aimer ce sport et le frère de Lys le lui avait fait réellement remarqué, chose qu'elle avait beaucoup apprécié.

La vitesse devenait de plus en plus grande à chaque fois qu'elle se penchait, elle aimait prendre des risques comme ceux qui conduisaient à plus de deux cents kilomètres heures autour d'un circuit. C'était beaucoup plus qu'une passion, c'était quelque chose d'indescriptible. Silence. Elle arrivait presque à bout. Les oiseaux se faisaient rare, sauf quelques corbeaux voyageur qui l'accompagnait au grès du vent. Si son voyage n'avait pas été aussi formel, elle aurait put en rire, mais ça ne pouvait l'empêcher d'apprécier le voyage. Dès qu'elle vit le cimetière, elle descendit en piqué jusqu'à atterrir sur le sol de marbre qui n'avait pas été entretenus depuis un long moment. Beaucoup de personnes pourraient trouver ce cimetière lugubre, et surtout en sachant pertinemment que « celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom » y a fait son règne. Mais l'ancienne Serdaigle s'en fichait car ça avait aussi été le repère des siens. Silence. Elle marchait entre les tombes en regardant quelques noms et visages, ses doigts les parcourraient pour retirer la poussière qui s'était incrustée. Elle n'arrivait plus à avancer mais s'y forçait, la tombe en question n'était qu'à quelques mètre et elle dut faire un effort surhumain pour y arriver. Elle s'approcha, petit à petit, dans un silence complet, son coeur suffoquait, mais elle regardait toujours les lettres et le portrait affiché. « HARADA, HIKARU » ainsi que les dates de naissance et de mort. Silence. Elle se mit à genoux tout en regardant le visage encore jeune de son père. Elle voulait parler mais n'y arrivait pas, le seul bruit qu'on pouvait entendre était le vent qui s'abattait sur le feuillage des arbres. Silence.

Hanabi – Je..voulais venir te voir. Je sais bien que je n'ai rien à faire ici, surtout devant toi, mais j'ai besoin de réponses.

Elle avait dit tout ça d'une voix à peine audible, elle n'avait pas envie de pleurer ni rien, mais était hantée par les regrets, tellement fort qu'elle aurait tant aimer lui donner une seconde chance au lieu de le détruire. Ce n'était pas elle qui avait prononçait le sortilège interdit, mais elle avait eut envie durant tant d'année, de plus, en le privant de sa baguette elle l'avait condamnée. C'était sa faute, et elle n'allait pas chercher plus loin, il fallait un coupable et ce n'était pas le vieux aigri qui l'avait tué, il ne faisait que se défendre, c'était donc elle même. Riku s'approcha, puis posa une maison sur la tombe de son père. Ce fut la fin, le trou noir. Elle n'arrivait plus à ressentir ne serrait ce qu'une émotion, tous ses sens s'étaient évaporer, la vue, l'ouïe, le touché, etc, c'était le vide total. Il y avait juste une voix dans sa tête qui disait « Laisse-moi, Laisse-moi Riku, Laissez-moi ta placee » . Cette voix était spirituelle, elle paraissait lointaine mais était tout proche, elle ne pouvait se dissuader de l'accepter mais ne pouvait lui faire face. Elle tremblait, suffoquait, et se rendait compte de rien, elle était dépourvu de tout ce qu'un humain désirait. Puis la voix prit le dessus et elle se retrouva comme enfermée quelques part, et ne pouvait rien faire, elle ne voyait rien, n'entendait plus rien et était prête pour dormir durant un temps indéterminé. De l'autre coté s'éveillait Rei. Harada était une femme très complexe si l'on prenait en compte sa schizophrénie, elle avait réussie à contenir Rei durant presque un an, mais il fallait qu'elle ressorte. Le pire, c'est que du à certaines circonstance, elle ne sait pas ce qu'elle fait quand Rei prend possession d'elle, mais Rei sait tout.

Silence. Les yeux verts du démon devinrent rouge écarlate en un instant, les traits de son visage se plissèrent mais restèrent identique à ceux de Riku, mais ce qu'il fallait savoir c'est que ce n'était pas elle, elle n'était qu'une image avec une autre âme emprisonnée. Une âme répondant au nom de Rei. Silence. Un bruit sourd retentit. Rei se tourna, sans faire un minimum attention à la tombe de celui qui l'a manipulé durant tant d'année et chercha qui venait la dérangé après tant de temps de repos. Qui serait sa prochaine proie ? Car il fallait savoir que ce démon n'était pas du coté du bien, bien au contraire, elle était sûrement plus, ou de force équivalente avec celle de Raven McIllian, chef des Angels of Death. Néanmoins, sa seule destinée dans la vie c'est de tuer, de se venger tout en protégeant un minimum Riku, car sans elle n'est plus. Silence.

Ice Doll – Qui est le perturbateur de ma nuit ?

Le grand méchant loup attend l'arrivée du petit lapin avec impatience, et tout le monde sait que pour lui ce n'est pas une vertu, je vous en conjure, fuyiez.

« Because the line between
Wrong and right
Is the width of a thread
From a spider's web
The piano keys are black and white
But they sound like a million colours in your mind. »

Lys Shakespeare. Poupée de cire. Espérance. Silence. La jeune femme était allongée sur son lit, les yeux rivés sur son plafond. Son ventre était plat. Et son cœur déchiré en millions de morceaux. Orion. La Directrice des Serdaigles versa une larme, puis une autre, puis un torrent. Elle se tordit de douleur, elle se mit même à hurler. Serrant sa couverture contre elle, mordant dans son coussin pour ne pas crier comme une folle. Puis elle se leva. D’un coup. Son regard n’était plus celui de la jeune femme innocente qu’elle était auparavant. Mademoiselle Shakespeare renversa tout ce qui se trouvait sur la table, faisant envoler des millions de papiers qu’elle avait sûrement en double dans son bureau. Prit d’une soudaine crise, la belle se rua sur les rideaux, les arrachant avec force, tout en arrachant le papier peint qu’elle avait toujours trouvé hideux sur le mur. La sorcière se mit en clair à tout casser, le souvenir de son amour perdu la tuée… Ce soir dernier. C’était trop horrible. A l’aide. Au secours. Mon Dieu. Lys étouffait, elle avait besoin d’air, elle voulait presque s’achevée. A l’aide. Au secours. Mon Dieu. Elle hurlait, hurlait et hurlait encore. Elle allait sûrement réveiller Poudlard entier mais elle ne pouvait plus s’arrêter, toute sa rage sortait de son corps, de son âme. Sa vie était foutue. Pourquoi ? Pourquoi elle ? Ses grands yeux bleus tel un océan de beauté s’attardèrent un instant sur le miroir.

Elle se regarda.

Sonatine ne ressemblait plus à grand chose à vrai dire. Ses cheveux châtains étaient en bataille sur sa tête, son maquillage avait coulé sur ses joues pâles, elle avait maigri… Beaucoup trop maigri. Lys s’accroupit, tout en posant une main sur le miroir, se regardant d’encore plus prés. Elle ne devait pas être cette femme-là. La jeune femme n’en pouvait plus, elle se mordait la lèvre et serrait les poings de toutes ses forces pour ne pas faire une nouvelle crise. Mais Espérance du lâcher la prise un instant, elle ne pouvait plus tenir, ainsi, son poing s’écrasa de toute ses forces sur le miroir, faisant gicler des morceaux de verres un peu partout. Elle saignait beaucoup. Mais elle ne ressentait plus aucune douleur… Lys avait déjà trop mal. Des cris. Mais ce n’était pas la Directrice. C’était la seule chose avec Riku et Selene qui la tenait encore debout dans ce monde. CAIN. La jeune femme se précipita dans la chambre d’à côté, son enfant, celui d’Orion, pleurait de toutes ses forces. A la vue de son chéri ainsi, Sonatine n’avait qu’une envie : chialler encore plus. Mais c’était immature de sa part. Lys prit donc son amour entre ses bras, faisant bien attention à ne pas le tacher de sang à cause de sa main droite. Elle l’aimait à en mourir. Cain. Cain. Cain. Le nourrisson commença à se calmer, la jeune femme se sentait tellement bien quand son petit garçon était contre sa poitrine, mais ce moment ne dura qu’un court instant puisque quelqu’un toqua à la porte. La Directrice sursauta. Elle tenait toujours son enfant bien fermement entre ses mains.

« LYS ? LYS ! C’EST SELENE EST-CE QUE CA VA ? »

Selene. Lys souffla. Elle avait eu peur. Délicatement, la jeune femme allongea son bébé dans son berceau… Il dormait. Sourire. Il ressemblait tellement… A son père. Mademoiselle Shakespeare souffla un moment puis, elle couru vers la porte, manquant de glisser sur les bouts de verres. Elle savait ce qu’elle devait faire ce soir. Riku.

« LYS ! BORDEL REPONDS ! »

Espérance arriva au niveau de la porte.

« Selene… Il y’a quelqu’un avec toi ? »
« Non, je te promets, maintenant ouvre-moi ! »

Sans un mot de plus, l’ancienne Serdaigle ouvrit la porte à sa chère sœur et sauta dans ses bras à peine eut elle poser un pied sur le sol. Une étreinte. Une étreinte magnifique. Comme Lys n’en avait jamais faite. La jeune mère aimait sa petite sœur à un point inimaginable, elle était une de ses plus belle source de vie. Doucement, Lys s’écarta de la Chef des Aurors et la regarda dans les yeux, elle lui posa un doigt sur les lèvres pour qu’elle ne dise aucun mot. Mais à vrai dire, Selene était beaucoup trop occupé à regarder le désastre qu’il y’avait dans la chambre de la grande Lys Amy Shakespeare. C’était incroyable.

« Ne dis rien. Je dois partir pour quelques heures. S’il te plaît, prends soin de mon Cain. Il est dans la chambre d’à côté. Rends ce service à ta sœur. »
« Mais… Je… Oui... Mais... Ta main ! Qu'est-ce que... ?»

L’ancienne Championne ne dit rien de plus, elle essuya simplement quelques larmes s’étend perdues sur son visage, prit son trench sur le portemanteau et parti en courant dans le couloir. Ce n’était pas pratique, d’avoir une main en sang, de porter une robe blanche et des talons. Mais Lys avait vraiment l’habitude de courir dans tout les sens avec 15 centimètres sous les pieds. Quelqu’un. Il y’avait quelqu’un dans le ciel. Quelqu’un sur un balai. Espérance s’approcha plus de la fenêtre du couloir, intriguée. R I K U. Sonatine la reconnaissait toujours… Seulement, que faisait-elle sur son Eclair de Feu, vieux de plusieurs années, ce soir ? La Directrice des Serdaigles était beaucoup trop curieuse pour laisser partir celle qu’elle aimait plus que tout… Et puis, elle avait besoin de voir sa Hanabi.

« Accio, Eclair de Feu. »

Quelques secondes plus tard, le balai qui avait aidé Lys plus d’une fois dans sa vie arriva à toute allure vers elle. La Poupée de Cire l’enfourcha avec élégance même avec sa robe et fonça droit dehors par la fenêtre. La jeune femme se fit la plus discrète possible pour que Riku n’aperçoive pas sa présence. Elle voulait la surprendre ! Mais ce fut plutôt Sonatine qui fut surprise. Un cimetière. Mais nom de Dieu qu’est-ce que Mademoiselle Harada foutait dans un cimetière à cette heure-ci ? Lys fronça les sourcils, quelque peu inquiète… Ce paysage la faisait horriblement penser à son défunt mari. Frissons. Hanabi se posa à terre, devant une tombe mais Shakespeare préféra rester dans les airs, pour observez la scène. Elle resta seulement quelques secondes ainsi car la jeune femme n’allez pas rester perché là-haut alors que sa meilleure amie était à quelques mètres d’elle… Et puis, elle avait affreusement besoin de la présence de cette merveilleuse femme. Elle était la SEULE qui pouvait effacer tous ses soucis en un regard. Oh… Hanabi. L’ancienne Serdaigle se posa donc doucement au sol, s’avançant en vitesse vers sa Riku. Mais, malheureusement...

« Qui est le perturbateur de ma nuit ? »

Lys resta figée. Elle comprit de suite. Son cœur se brisa. Elle revoyait sa si belle enfance au côté de Riku, toutes les images défilaient à une vitesse hallucinante dans son esprit. Riku. Riku. Riku. Son ange.

« Because the line between
Wrong and right
Is the width of a thread
From a spider's web
The piano keys are black and white
But they sound like a million colours in your mind. »

Silence.

« Rends-moi Riku… »

Elle n’avait pas à faire à sa meilleure amie, mais au démon qui hanter son corps. Espérance sentit la rage lui monter à la tête en regardant le nom qui était inscrit sur la tombe qu’Hanabi venait voir : HIKARU HARADA. La sorcière aurait dû s’en douter depuis le début… C’était le moment que Lys redoutait le plus dans sa vie et il arrivait… Ce soir. Oh oui. Ce soir Lys Amy Shakespeare rencontrerait en celle qu’elle aimait le plus au monde…

« … Rei. »

Sa pire ennemie.

Rei Harada. Personne ne connaissait sa vraie histoire, personne à part une seule personne et elle se trouvait six pieds sous terre. Hikaru Harada. C'était le seul à présent au courant de toute la manigance qu'il avait lui même comploté. Riku ne saurait sans doute jamais, ou peut être en saura-t-elle la cause lors d'une visite dans le Manoir prestigieux de la famille ? Ce même manoir où elle n'avait plus mis les pieds depuis que Brian lui avait demandé sa main. Elle se retrouvait d'ailleurs fiancée depuis ce jour, le mariage ne saurait tarder. Mais loin de cet instant étaient les noces. Rei s'était éveillée, alors qu'elle n'avait pas ouvert les paupières depuis presque un an, la voilà à présent devant les yeux de sa pire ennemie : Lys Shakespeare. Elle pouvait sentir son odeur, celle de cette femme pour qui Riku avait tout quitté. Hanabi avait abandonné son groupe qui s'apprêtait à faire le coup du siècle pour rejoindre celle qu'elle aimait plus que tout. Ce que Rei ne comprenait pas, c'est que ce soit cette moins que rien qui ait cet édifice alors qu'elle était toujours là pour la propriétaire de son corps. Le fait qu'elle ne se souvienne même pas d'elle la rendait hystérique au fond d'elle, mais elle pouvait vivre avec, et étant sous serments, elle n'avait pas le droit de révéler ce secret qui fait qu'elle existe encore. Une âme errante qui trouve refuge dans un corps approprié, mais pas un corps inconnu. La poupée de glace ne bougeait pas, elle regardait les traits de Lys Shakespeare se dessiner à la clarté de la nuit. La pleine lune était splendide, dommage que Rei ne la contemple pas de la même manière que Riku l'eut fait. Elle n'y voyait que de l'amertume, de la naïveté, de la cupidité, du mensonge, et de la trahison. Riku l'avait trahis en renonçant à elle. Cette nuit, elle lui ferait payer.

-Sonatine- « Rends-moi Riku… »

Court silence.

-Sonatine- « … Rei. »

A l'écoute de ces mots, elle eut un rire crispé, les traits de son visage se plissèrent et elle une expression sarcastique pouvait s'y lire. Une bonne nouvelle s'annonçait à elle : les présentations n'avaient pas besoin d'être faites. La poupée de glace pourra donc commencer d'entrer de jeu. Elle s'était jurée de le faire un jour. Elle devait se venger. Pas seulement de Riku, mais aussi de sa meilleure amie. Elle lui ferait payer cette trahison en lui volant la personne qu'elle a de plus chère sur terre, en prenant la vie de…

-Ice Doll- « … Lys Shakespeare. »

Silence. Plus aucuns sons n'étaient discernable, pas même les corbeaux qui croassaient il y avait quelques minutes, pas même les hiboux ou bien même le vent fouettant le feuillage des arbres. Tout était calme, pourtant l'ambiance générale de la scène laissait supposer une grosse tension. Lys et Riku se côtoyaient depuis plus de dix ans, et c'était la première fois que Sonatine et la poupée de glace se faisaient face. Étonnant mais surtout calculé. Rei ne voulait pas forcément faire souffrir Riku, elle tenait juste à lui arracher le coeur à nouveau, quelle soit sans merci et retourne du coté des meilleurs, celui des mages noirs. Elle était redevenue trop innocente et naïve à Poudlard en ayant que pour seuls soucis les nouvelles admissions. Rei s'ennuyait bien ferme dans son coin, dans cette pièce sombre de laquelle elle pouvoir tout voir et entendre. Contrairement à Hanabi qui y était coincé mais était totalement coupée du monde. D'ailleurs cette dernière s'affolait et ne pouvait rien faire. Elle ne savait pas ce qu'il se produisait de l'autre coté. Elles s'étaient intervertis les rôles, et Rei n'avait pas crié garde. La Directrice de Poudlard savait exactement ce qu'il se produisait, et elle savait aussi que le premier venu à elle se verrait découper en deux, ou pire, en petit morceau. Si elle était d'attaque, Rei finirait même la bataille par un barbecue. Personne ne sait de quoi elle est réellement capable et elle pourrait bien vous surprendre. Riku suffoquait dans ce lieux clôt, pas qu'elle soit claustrophobe mais elle n'arrivait plus à respirer, elle sentait son coeur se serrer, synonyme de mauvais présage mais ne pouvait rien y faire. Elle avait beau essayer de se concentrer pour savoir ce qu'il se passait de l'autre coté : sans succès. Elle allait devoir assumer les conséquences à son réveil. Mais quand ? La date n'était pas fixée, et après un tel sommeil Rei n'allait pas lui rendre son corps si facilement. Hanabi pensait qu'elle s'en était enfin débarrassée, un an sans signe de vie semblait être un pur bonheur. Mais toute les bonnes choses ont une fin, les mauvaise apparemment pas.

Silence éternel. Un long combat se préparait, peut être un peu trop crucial mais passons. Le résultat ne serrait que plus intéressant, et de plus, Rei avait l'avantage, car si Lys la blessait, elle blessait en même temps sa meilleure amie. Bien qu'au fond d'elle, Riku lui dirait de foncer tête baisser sans s'en préoccuper. Se défendre avant tout, car elle préférait mourir que d'avoir à affronter au réveil d'avoir tuer Lys Amy Shakespeare, sa meilleure amie de ses propres mains. Elle irait même jusqu'à se suicider, et c'était sans doute ce que Rei ignorait à ce jour fatidique. Elle était prête, et pourrait lancer un cyclone. Les yeux dans les yeux, la poupée de glace ne cillait pas. Son regard était rouge écarlate, il se plongeait dans celui de son adversaire qui était aussi bleu que l'océan, il anticipait le rêve, alors que pour elle, on ne voyait que la destruction, l'explosion, le sang, la barbarie, l'éternel supplice, et on y voyait aussi la mort. Toute les personnes avec qui elle avait combattue l'avait salué à la fin. Shakespeare était la suivante sur la liste bien longue des victimes préméditées.

-Ice Doll- « De quel droit me demandes-tu de te rendre ce qui m'appartient ? Ne soit pas trop sure de toi, tu n'es qu'un cafard qu'il me faut juste écraser. »

Sarcasme. Elle avait un sourire en coin durant tout le long et ne cessait pas son manège qui était de la détruire. Commençons par les mots, ceux qui blessent. Elle en avait en pagaille, elle avait toute les discutions que Lys partageait avec Riku. Elle était présente elle aussi, peut être que sa meilleure amie l'oubliait à chaque reprise. Non, on ne pouvait oublier Rei. Cette dernière éclata en fou rire.

-Ice Doll- « PITOYABLE ! »

Rires.

-Ice Doll- « Oh ! Orion ! Salut mon pauvre. »

Elle se retourna pour saluer une tombe non loin de celle de son défunt « père » (si elle pouvait l'appeler ainsi). Bien sur, ce n'était pas celle du Orion en question, le père de Cain. Juste d'un vieux cadavre qui avait le même prénom. Elle tenait juste à faire mal. Avec son sourire en coin révélateur, elle n'attendait qu'une chose avant le combat, c'était de voir dégouliner de grosses larmes annonçant déjà une victoire future pour elle même. Elle n'agissait pas avec maturité, mais depuis quand l'était-elle ? Ce coté, c'était Riku, mais encore, ça dépendait des situation. Non. La poupée de glace n'était pas ainsi, elle elle appuyait la où ça faisait mal. Elle prenait le ton froid qui tintait bien aux oreilles de la Directrice Adjointe. Cette nuit ne faisait que commencer, et lorsque les baguettes seront en main le spectacle du siècle aura lieu, sans doute même beaucoup plus (ou tout autant) impressionnant que celui qui opposait Harry Potter à l'ancien seigneur des ténèbres.

-Ice Doll- « Tu ne mérites pas Riku. Tu es seule, toujours seule. Pauvre fille. »

Et Hanabi avait mal au coeur, très mal, et elle ne savait rien de ce qui se produisait dans ce cimitière où elle avait mis elle même les pieds. Elle avait juste l'impression qu'on lui enfoncé des dizaine d'aiguilles dans le coeur. Elle avait mal. Si Mal.