Insouciance {PV}

Soupir... Ses yeux bleu parcouraient la surface de son bureau de bois, vagabondant sur les paperasses ou se fixant d'un air perdu. Derrière son bureau, Satine ressentait soudain comme une pointe au coeur, quelque chose qui l'enserrait et lui faisait du mal sans qu'elle ne sache trop pourquoi. Mélancolie... C'était habituellement le nom que l'on donnait à ce mal difficilement soignable. Et pourtant la jeune femme avait une vie comblée : elle était restée à Poudlard, lieu de ses mille souvenirs d'enfance, et était mariée à l'homme qu'elle aimait plus que tout. Mais derrière chacun de ces bonheurs se trouvait une tare, car il était connu que les souvenirs étaient le parfum de l'âme, et celle de Satine était vaporeuse et complexe, se remémorer ces souvenirs chaque instant lui faisait du mal, Satine vivait continuellement dans le passé et non plus dans le présent. Quant à l'homme qu'elle aimait plus que tout, il n'était pas pour ainsi dire en très bon terme avec son frère Raven. Un mari aimant contre un frère adoré, pourquoi cet horrible fatalité lui demandait de devoir faire le change ? Satine ne pouvait choisir entre les deux, c'était impossible, et pourtant elle ne pouvait être neutre. C'était le combat de la Lumière contre les Ténèbres, et elle se trouvait entre les deux, résolue.

Satine en faisait d'innombrables cauchemars, toujours les mêmes. Dans un cimetière lugubre, au milieu des tombes de pierre fissurées , Raven encapuchonné lui faisait signe de venir à elle, de son visage enfantin et innocent qu'elle avait connu autrefois, tandis que John se tenait de l'autre côté, avec sa prestance naturelle, un enfant dans les bras.

*~ John ~* Satine, ni notre enfant, ni notre amour ne survivront à toi si ta décision est mauvaise...

Raven de son côté prenait figure d'un sorcier sombre et dangereux, mais au sourire sincère pour sa soeur, répliquant toujours de sa même voix froide :

*~Raven~* Le lien du sang t'appelle, et tu souhaites renier ton nom ? Honte à toi si ton choix ne s'avère être le bon.

Puis toujours dans son angoisse montante, Satine restait au milieu, lorsque soudain une tombe qui n'était pas là auparavant se dressait devant elle, portant son nom et une épitaphe :

"Satine Mandrake Mc Illian, 14 février 2083~??? 2107. En mémoire de son espérance trop vive...."

TOC TOC TOC...

~Satine~ Hein ?

La jeune femme ouvrit les yeux, sa main blanche et fine supportait sa tête penchée légèrement sur le côté. Elle s'était endormie, et de nouveau avait fait ce même cauchemard. L'angoisse l'avait prise au ventre, et sa respiration se faisait haletante. Posant cette fois sa main sur le coeur, elle tentait en inspirant avec lenteur de lui faire reprendre un rythme normal. La jeune femme passa une main dans ses longs cheveux blonds, avant de se redresser.

~Satine~ Oui, entrez...

Une jeune élève vêtue d'une robe de sorcier portant le blason de Serpentard entra dans le bureau. L'éternel sourire satisfait que portait cette jeune fille et que Satine connaissait bien, s'effaça lorsqu'elle vit que sa directrice de maison affichait un air sévère. L'élève répondant au nom de Carol, et âgée de quatorze, quinze ans s'approcha doucement du bureau avant de prendre place devant Satine, qui sitot assise lui dit d'une voix ferme :

~Satine~ Ah Miss Blow... Je vous attendais...Il me semble que les couvre feux sont là pour quelque chose, n'est-ce pas ?

Carol marmona un bref "oui", ses yeux noirs posés à terre, les mains jointes, attendant avec appréhension la suite des évènements.

~Satine~ Et il me semble que pénétrer dans la forêt interdite est également interdit, vous êtes au courant Miss Blow ?

L'élève secoua de nouveau la tête, tandis que Satine se leva pour aller se poster à sa fenêtre, les mains jointes derrière le dos, son regard se posant sur la forêt interdite.

~Satine~ Alors pourrais-je savoir pourquoi, à deux heures du matin, notre garde chasse vous a retrouvée, vous et votre "camarade" Gryffondor, Monsieur Matt Deeferson, en plein duel au coeur de la forêt ?

Carol ne répondit pas, malgré toute la fierté d'un Serpentard elle n'osait pas répondre à sa directrice. Satine était restée postée derrière sa fenêtre, son regard vagabondant sur les alentours du château. Dans le parc, seules deux personnes semblaient s'y tenir, ce qui attisa la curiosité de la jeune femme. Son regard se fit plus insistant, lorsqu'en face de la jeune fille brune, elle reconnu quelqu'un de familier...

~Satine~ Raven ? Je rêve !

Son frère, ici à Poudlard, dans toute la provocation qu'il adorait faire , il était allé jusqu'à se rendre au chateau. Satine avait posé ses mains délicates sur le rebord de la fenêtre, le regard angoissé soudain qu'il n'arrive quelque chose à son frère. Quand la petite voix derrière elle retentit :

~Carol~ Mademoiselle Mandrake ? Est-ce que ça va ?

Satine se retourna, lui adressant un faible sourire, mais retrouvant toute sa prestance elle put faire en sorte qu'elle n'avait rien vu. En effet pour le moment elle avait un élève dans son bureau, et ne pouvait rien faire sinon qu'attendre. Ce fut l'appréhension grandissante que la jeune femme dut régler l'histoire de ce duel, qui dura une bonne heure. Lorsque l'élève sortit de son bureau, penaude d'avoir reçu autant d'heures de retenue, Satine se leva de nouveau et jeta un regard à la fenêtre. Mais plus personne.... quand alors quelqu'un frappa de nouveau à la porte, Satine se retourna vivement.

~Satine~ Oui ?

Entonna sardoniquement le jeune homme. Tout ces élèves...C'est à peine si il devait se retenir de ne pas faire un carnage. Non, pas maintenant, c'était beaucoup trop tôt. Il voulait les narguer, il voulait, avant de les attaquer, qu'elles voient les failles de leur système de protection. Des failles béantes qu'elles n'avaient pas vue, des failles qu'elles ne remarqueraient que lorsque LUI, Raven McIllian, le nouveau Seigneur des Ténèbres, les leur auraient indiqués.

Quelle honte, quel déshonneur, quel coup dur à la fierté que de se faire dicter la marche à suivre pour une meilleure sécurité, par la personne même qui met cette sécurité en doute. Sourire. Quel plaisir que des les narguer ainsi. En route.

Il s'avança alors vers l'enceinte du château. Nouveau sourire, une barrière invisible l'empêchait de passer, prévisible. Il murmura quelques mots en latin et la barrière s'écroula, le laissant passer sans le moindre problème.

Poudlard. Nostalgie. Il avait semé la terreur ici, et il s'en était régalé. Il avait été le roi de ce château, même les professeurs n'avaient jamais osés faire quoi que ce soit contre lui. Il était donc logique que ce château lui revienne...mais pas tout de suite, le plaisir de vaincre serait plus grand le jour venu, si il attendait avant.

Il regarda vers une fenêtre bien précise. Il y avait de la lumière. ELLE était réveillée. Pas surprenant il fallait avouer. Elle ne dormait que très peur. Ah très chère soeur...Bon, elle semblait être accompagnée, il prendrait donc son mal en patience et vagabondrait un peu autour du château.

Le lac noir. Tant de souvenirs…Les baignades entre « amis », les conquêtes faites autour de ce lac lors d’une nuit étoilée…, les tortures qu’il y avait orchestré…aaah…Nostalgie. Il s’assit tranquillement au pied d’un arbre, pour contempler le paysage.

* Tiek * Raven... Qu'est-ce que tu fais là ?

Cette voix…inoubliable. Tania Svatanoff, dite Tiek, pour les intimes, ou, pour Raven du moins, le Record…c’est ainsi qu’il la surnommait. Et oui Tiek avait été le record de longévité pour ses conquêtes à Poudlard. Trois semaines, ce qui étais énorme pour Raven qui adorait aller de filles en filles.

Fallen Angel – « Tiens, mais qui vois-je ? Le Record ! Ca faisait longtemps, Tiek. »

Dit-il d’un ton sardonique. S’ensuivit une longue discussion entre les deux ex-amants à la suite de laquelle Raven prit congé, en effet, il avait des choses importantes à dire à sa sœur.

Il se dirigea donc vers le château, y entra sans trop de problèmes, puis se dirigea dans les cachots, là où se trouvaient les bureaux de sa sœur. Cela avait toujours étonné Raven de voir sa sœur Directrice de Serpentard, alors qu’elle avait passé toute sa scolarité à Gryffondor, mais il n’avait jamais posé trop de questions, sa sœur était revenue au château, c’était tout ce qui avait compté pour lui lors de sa dernière année scolaire…

Il était arrivé vers la porte du bureau de sa sœur, lorsque celle-ci s’ouvrit…sur une élève. Ouf, tant mieux, il ne voulait pas que les professeurs, autre que Satine, aient vent de sa venue ici…ils ne le sauraient que bien plus tard…

~Carol~ « Mais qu’est-ce que… »

La suite de la phrase se serait terminée en cris d’horreur, si Raven n’avait pas plaqué sa main sur la bouche de la demoiselle terrifiée à l’idée de voir le Seigneur des Ténèbres dans les murs de l’école.

Fallen Angel – « Alalala, les élèves, pas capables de tenir leur calme…bon…{Oubliettes !}murmura-t-il de sorte que la demoiselle ne se souvienne plus de cette rencontre, puis il re pointa sa baguette sur elle et murmura : {Impero} sa voix retentit alors dans la tête de la demoiselle, il la somma de retourner dans son dortoir sans encombres, ce qu’elle fit, comme un chien bien dressé.

Cela fait, Raven se dirigea alors vers la porte du bureau de Satine. Il toqua trois fois, et un « oui », retentit dans la pièce. Il ouvrit la porte, sourire aux lèvres.

Fallen Angel – « Alors, grande-sœur…content de me voir ici ? »

Sourire sardonique.

Fallen Angel- Alors Grande soeur, contente de me voir ici ?

Pas de multiples issues. Un sourire sincère esquissé sur le fin visage de Satine, bien sûr qu'elle était contente de le voir ici. La Raison bouillonant à l'intérieur d'elle même, mêlée à une appréhension incertaine, bien sûr que non elle ne l'était pas. L'un ou bien l'autre? Les deux ? Satine soupira face à cette dualité, gardant son sourire, plongeant son regard dans les yeux de son frère. Prunelles sombres et bleutées brillant sous d’intimes secrets.... un regard humain... qui semblait s'être dissimulé sous un voile de ténèbres... l'Ange et le Démon... Son petit frère. Le pire ennemi du monde magique. Mais ce regard. Juste Raven, son frère, elle ne le percevait qu'ainsi, quelle erreur.

~Satine~ Bien sûr que oui. Assied-toi.

Derrière son bureau néanmoins, Satine avait perdu tout de son statut de directrice de maison. Elle n'était qu'une soeur en tête à tête avec son frère. Sa culpabilité ne devait pas la ronger, pas maintenant, et Satine oublia dans la seconde qui suivit les meurtres qu'il avait pu commettre, fermant les yeux sur cette pensée insoutenable qu'elle ne pouvait accepter. Raven n'était pas un criminel, c'était son frère, il n'était pas un meurtrier, il était celui avec qui elle avait grandit. Faiblesse des forts liens qui unissent les êtres proches. Satine savaient que tôt ou tard, elle serait assimilée comme complice, et peut être même traquée par l'ordre du lys. L'ordre du lys... En parler à Raven ? Oui, elle devait le protéger contre ceux qui voulaient sa déchéance. Et John ? Alors non, Satine ne dirait mot à Raven de ce qu'elle savait. Finalement, elle préférait voir son petit frère dans un terrain neutre, là où ils pouvaient parler au naturel, sans prendre conscience des enjeux. Car derrière chaque parole, chaque geste, se logeait une issue importante pour l'un comme pour l'autre.

~Satine~ Mais je t'ai déjà dit de ne plus venir à l'école. Si les directrices te voyait... Si John te voyait... En plus de devoir t'arrêter je serai contrainte de boire du véritaserum.

De nouveau elle esquissa un sourire, une légère pointe d'humour ne faisait jamais de mal. La quête du bien de son mari était telle que s'il rentrait dans cette pièce à l'instant, Satine pouvait être certaine qu'une fiole de veritaserum l'attendrait à la sortie, afin d'être sûr qu'elle ne faisait pas partie des fidèles de son frère. Et tout cela sous l'oeil attentif de John.
Un bref silence s'installa dans la salle, il y avait longtemps qu'elle ne reconnaissait plus son frère, mais le lien qui les unissait permettait à Satine de rester elle même, une Mc Illian, c'est-à-dire provoquer, se montrer franc et taquin à la moindre opportunité. Il était son frère, elle se gardait le droit de rester elle même. Il était le Seigneur des Ténèbres, elle restait toujours sa soeur. Satine se leva donc, et lui tourna le dos signe d'une confiance absolue, ses yeux se rivant de nouveau sur le paysage que donnait l'ouverture de la fenêtre. Les mains jointes dans le dos, elle semblait pensive. Bien sûr que les retrouvailles avec Raven étaient toujours une joie, seulement ce jour-ci, des appréhensions et des angoisses montaient en elle, essentiellement en ce qui concernait la sécurité des élèves.

~Satine~ Tu es allé rendre visite à un macabé puis tu as songé à ta soeur ou est-ce seulement une visite innocente ?

La jeune femme se retourna, un sourire aux lèvres, légèrement amusée. Le fait d'approprier le terme "innocent" à Raven était plus qu'impensable, à vrai dire il y allait de tous les Mc Illian. Satine elle même avait un meurtre à son actif, et derrière son air angélique se trouvait un tempérament de feu, certes facilement manipulable, mais dont les bonnes actions laissaient parfois à désirer.

~Satine~ Enfin il faut dire que le terme d'innocent ne te va pas très bien.

Satine reprit sa place, cette fois d'une mine plus sérieuse. Elle avait quelque chose à dire à son jeune frère, mais la correspondance par hibou étant risquée, elle fut heureuse de pouvoir enfin lui parler en tête à tête. Son regard azuré se posa alors sur la porte, et avant de prononcer quoique ce soit d'autre, Satine se saisit de sa baguette, et prononça un sortilège informulé de Collaporta. La porte déjà fermée s'arma soudain d'un bruit de cliquetis, témoignant que cette fois-ci personne ne pourrait y entrer. Avant de reprendre, elle reposa son regard sur son jeune frère.

~Satine~ Ecoute Raven, tu joues avec le feu . L'Ordre te recherche et toi tu viens en touriste à Poudlard. Et je m'inquiète de la sécurité des élèves. S'ils te voient ici ce sera la panique générale. La directrice m'a gardée ici malgré ma parenté avec toi, tôt ou tard je serai amenée à faire des décalrations sur toi... Contre toi Raven. C'est le monde des adultes à présent, tu n'es plus un enfant. Comprend bien que beaucoup de vies sont en jeu, dont la tienne.

Sa voix était faible et basse, pas encore un murmure, mais elle trahissait son inquiétude pour Raven et pour ses élèves. La pire des choses aurait été de faire un témoignage contre son frère, chose qu'elle ne ferait jamais. Par principe, par fierté, par honneur. Trois traits inhérents aux Mc Illian. Plutot rester à Azkaban que trahir son jeune frère. Et Raven le savait. Restait à savoir s'il n'abusait pas de la confiance de sa soeur, mais Satine était persuadée que ce ne serait jamais le cas, malgré sa répugnance à la voir mariée à un ex Auror... Outre ce léger détail, elle avait une nouvelle importante à annoncer à son frère, les paroles ne sortaient pas, mais son regard trahissait la grande nouvelle qu'elle peinait à avancer. Peut être fallait-il attendre encore un peu...

~Satine~ Bien sûr que oui. Assied-toi.

Bien sûr. Il rigola intérieurement. Satine était heureuse de le voir ici…à moitié seulement. Déduction logique. Comment pouvait-elle être pleinement contente qu’il se trouve à Poudlard, alors qu’il était le criminel le plus recherché de tout le monde magique, à part ça…Oui, Satine devait être sûrement ravie de le voir.

Fallen Angel – « Ah Satine, Satine, tu me feras toujours rire grande-sœur. »

Répondit-il tout en entrant dans le bureau de sa sœur, sourire aux lèvres tout en contemplant les alentours. La porte se referma derrière-lui, et il s’assit confortablement dans un des fauteuils. Rien n’avait changé dans ce bureau, depuis qu’il était partit de Poudlard.

Fallen Angel – « Il faudra que tu m’expliques un jour comment tu t’es retrouvée à la Direction de Serpentard. »

Dit-il avec un petit sourire. Il n’avait peut-être jamais posé cette question lorsqu’il était en période de scolarité, mais à présent il brûlait de savoir.

~Satine~ Mais je t'ai déjà dit de ne plus venir à l'école. Si les directrices te voyait... Si John te voyait... En plus de devoir t'arrêter je serai contrainte de boire du véritaserum.

Fallen Angel – « Si les directrices te voyait, si John te voyais…Satine, du calme, je sais me défendre non ? Si personne ne m’a encore découvert alors que je suis l’homme le plus recherché du monde magique, c’est forcément que je sais bien me cacher, non ? Et puis tes directrices et ton… »il cracha par terre. «…John, je n’en ferait qu’une bouchée, t’inquiètes pas. »

T’inquiètes pas. Quelle ironie. Justement elle allait s’inquiéter…mais pour qui ? C’était quelque chose qu’il s’était toujours demandé. Elle savait pertinemment que John et lui ne pouvaient se voir et, si la peur de la faire souffrire n’était pas là, ils en viendraient à s’entre-tuer. Mais tout de même, il se demandait qui de lui ou de son mari elle soutiendrait si un duel devait avoir lieu entre lui et Raven cruel dilemme que celui que se posait à sa grande-sœur

Satine s’était levée et s’était retournée vers la fenêtre, les mains jointes dans le dos, preuve de ses préoccupations. C’était toujours ainsi avec elle, lorsque quelque chose la tracassait, elle fuyait le regard de son interlocuteur, surtout si celui-ci lui tenait à cœur, personne ne devait la voir faible, question de fierté, bien sûr. Un Mc Illian sans fierté, c’est comme un océan sans eau, ça n’existe pas.

~Satine~ Tu es allé rendre visite à un macabé puis tu as songé à ta sœur ou est-ce seulement une visite innocente ?

Elle se retourna. Sourire sur leur deux visages. Chacun d’eux savait pertinemment que le mot innocent, dans quelque contexte que ce soit, ne définissait en aucune sorte Raven et ses agissements, le jour où Raven serait innocent, les poules auront des dents.

~Satine~ Enfin il faut dire que le terme d'innocent ne te va pas très bien.

Fallen Angel – « Oui...cela va sans dire, enfin, pour la viste ni l’un, ni l’autre à vrai dire. J’étais venu tâter le terrain…et à vrai dire, les défenses de Poudlard laissent à désirer…tu devrais en faire part à tes supérieures, grande-sœur, je suis sûr que ça te rapporterait de l’avancement. »

Satine s’était assise à nouveau, le regard sérieux cette fois-ci. Une personne normale aurait, au vu de la gravité de la situation, arrêter de se comporter légèrement, mais pas Raven. En quelque sorte, le jeune homme était resté un grand enfant, et n’était sérieux que quelques rares fois où cela s’imposait mais, pour lui, cette mine dure et sérieuse que prenait Satine n’imposait pas le sérieux au Seigneur des Ténèbres.

~Satine~ Ecoute Raven, tu joues avec le feu . L'Ordre te recherche et toi tu viens en touriste à Poudlard. Et je m'inquiète de la sécurité des élèves. S'ils te voient ici ce sera la panique générale. La directrice m'a gardée ici malgré ma parenté avec toi, tôt ou tard je serai amenée à faire des déclarations sur toi... Contre toi Raven. C'est le monde des adultes à présent, tu n'es plus un enfant. Comprend bien que beaucoup de vies sont en jeu, dont la tienne.

Un sourire naquit sur les lèvres du jeune homme. Des mises en garde, toujours des mises en garde, encore des mises en garde, à croire qu’il ne savait pas se défendre tout seul. Raven regarda intensément sa sœur de ses yeux bleux.

Fallen Angel – « L’Ordre me recherche, je sais, c’est pas nouveau, et si je viens en touriste à Poudlard, c’est bien parce que je sais que je ne crains rien ici…la Directrice est bien trop faible pour me faire quoi que ce soit, elle ne sait même pas que je suis ici. Quant à la panique générale, je viens de l’éviter, encore un point que j’arrive parfaitement à maîtriser il me semble. Je sais très bien pourquoi ils t’ont gardé ici Satine, je me comporte peut-être comme un enfant, comme tu le dis si bien, mais je suis tout à fait conscient de se qui ce passe autour de moi. Franchement, me crois-tu assez bête pour ne pas avoir mes propres sources de renseignement. »

Il avait répondu à toutes ses craintes d’une traite, mis à part une, qu’il semblait vouloir éviter : Le fait que des vies soient en danger, ainsi que la sienne. Il n’aimait pas voir sa sœur se faire du soucis pour lui. Depuis tout petit elle s’était occupée de lui et l’avait réconforté après les dures journées passées en compagnie d’Angus. À Poudlard encore, c’était elle qui était son garde-fou, c’était elle qui veillait à ce qu’il ne dégénère complètement, ce qu’il avait finalement fait lorsqu’elle avait quitté l’école.

Satine avait toujours été très protectrice envers lui, elle avait toujours veillé à ce qui ne lui arrive rien et s’était toujours fait un sang d’encre lorsque son jeune frère avait eu des problèmes avec les professeurs, ce qu’il n’avait jamais pu supporter. Par fierté ? Sûrement. Il se leva doucement et se dirigea vers un meuble sur lequel se trouvait un violon et pas n’importe lequel. Ce violon avait appartenu à Lëtalia Desnotres, la mère de Raven et Satine. Le jeune homme prit délicatement l’instrument entre ses mains, puis dit.

Fallen Angel – « Tu t’en rappelles ? Lorsqu’elle nous en jouait ? Lorsqu’elle m’en jouait pour me calmer lorsque j’étais plus petit ? »

Une larme perla sur sa joue alors qu’il jouait les première notes d’Amazing Grace.

Maman, maman pourquoi es-tu partie ? Pourquoi nous as-tu quittés ainsi ? Pourquoi nous avoir laissés seuls, Satine et moi ? Pourquoi ?

Un sourire sur le visage de Raven, et Satine ne pouvait que le regarder avec froideur. Il avait beau être le futur Seigneur des Ténèbres, il n'en restait pas moins son frère, et Satine n'en restait pas moins elle même. Caractère invivable parfois, sans doute oui, mais elle avait toujours été ainsi, et cela ne l'avait pas empêcher de toujours être entourée.

* Satine * Je suis ravie d'être le sujet de ton amusement Raven

Froideur, yeux faits de glace, mais cela n'allait pas en l'encontre de Raven, il savait qu'elle était ainsi. Il avait beau être certain de son autorité, Satine avait conscience de la sienne, pour elle, il restait l'éternel jeune garçon qui avait partagé son enfance.
Expliquer sa direction à Serpentard ? C'était simple, de là elle pouvait avoir accès aux dossiers de Raven et le protéger d'une éventuelle fouille du Ministère. Malgré son passé agité au sein de l'école, Raven ne conservait pas le moindre dossier négatif à son sujet... Et Satine n'y était pas étrangère. Sans compter que les heures de retenues, elle pouvait les attribuer à qui elle voulait, dans cette Maison qui était la sienne. Raven avait beau multiplié les violations de réglement, il avait dû s'en sortir avec seulement cinq ou six heures de retenue... Complètement disproportionné... La jeune femme haussa les épaules, tout en rangeant avec soin les paperasses étalées sur son bureau, obsédée à l'idée d'avoir une surface non encombrée et bien symétrique.

* Satine * Un coup de chance... Lys et Riku me font confiance.

Avaient-elles raison ? Bien sûr que oui, pour rien au monde Satine n'irait à l'encontre de Raven, mais pour rien au monde elle se ferait espionne pour son frère. Dilemme éternel qui ne durait que trop, mais bientôt Satine suivrait sa propre voie... Pour elle, pour sa famille.

* Satine * Raven je...

Fallen Angel – « Oui...cela va sans dire, enfin, pour la viste ni l’un, ni l’autre à vrai dire. J’étais venu tâter le terrain…et à vrai dire, les défenses de Poudlard laissent à désirer…tu devrais en faire part à tes supérieures, grande-sœur, je suis sûr que ça te rapporterait de l’avancement. »

Les défenses laissent à désirer... Cela, elle ne pouvait pas se permettre de n'en dire mot à ses supérieures. D'ailleurs alors que Satine allait lui annoncer sa nouvelle, voilà que son frère insistait sur les faibles défenses de sécurité. Horreur, elle ne voulait pas voir grandir ses enfants dans la panique et l'insécurité, elle ne voulait pas que leur oncle soit le plus recherché de tout le monde magique. Mais c'était trop tard à présent.

* Satine * Tu sais Raven, je ne suis pas un membre de ton rang, me narguer ne servirait à rien...

D'accord, même lorsqu'un frère et une soeur s'appréciaient énormément, il y avait des disputes, toujours. Mais Satine se retint de ne pas hausser le ton. A vrai dire il se radoucit au fil de la conversation. Le mépris que Raven avait pour John rien qu'en prononçant son nom fit froncer les sourcils de Satine, mais elle ne dit rien néanmoins. Il n'y avait pluss rien à dire sur ce sujet, ils se haïssaient cordialement, point.

Le regard de Raven se posa alors sur le violon que Satine laissait toujours dans son bureau. Son frère se leva pour le prendre dans ses mains, et un regard de bienveillance briallait dans celui de la jeune femme pour son jeune frère. Quant à elle, elle n'avait jamais osé retoucher ce violon depuis la mort de sa mère, bien qu'Angus desespérait à voir sa fille en jouer à son tour. Un objet quasi sacré, la personne qui y avait apposé ses mains autrefois était la plus douce des personnes que Raven et Satine avait pu avoir connu. La seule fois où Satine daigna jouer de ce violon... la seule fois après le décès de leur mère... Des souvenirs lui revenaient en tête, et Satine esquissa alors un sourire.

* Satine * Oui je m'en souviens. Un jour que tu t'étais énervé contre Angus, j'avais tenté de te calmer en faisant la même chose... Ca s'est surtout terminé par une crise de fou rire. Ne me demande pas de jouer un morceau.

Satine baissa la tête avant de la relever aussitôt, un large sourire affiché sur son visage. Oui ce jour-ci... Elle avait prit le violon dont elle n'y avait pas touché depuis près de trois ans. Et alors, dans la petite chambre de son frère, ele s'était mise à jouer un morceau... Qu'aurait pensé le moldu Vivaldi s'il l'avait entendu massacrer sa musique ainsi ? Satine s'arrêtait à chaque fausse note, reprenant ensuite, râlant contre l'instrument de musique tandis que Raven éclatait d'un rire cristallin.

L'enfance... Une innocence pervertie par le monde des adultes. Il n'y avait pas plus pur qu'un enfant, il n'y avait pas plus manipulable qu'un petit être. Satine et Raven en avaient fait suffisament les frais. Il était temps de se construire une vie nouvelle. Le visage de Satine se fit soudain plus appréhensif, son sourire se fit plus léger, quasi invisible soudain.

* Satine* Raven... Elle posa ses yeux bleu clair dans ceux de son frère, tentant de radoucir ses prunelles d'un noir de jais. J'attends un enfant.

Fallen Angel – « Tu t’en rappelles ? Lorsqu’elle nous en jouait ? Lorsqu’elle m’en jouait pour me calmer lorsque j’étais plus petit ? »

Moment de suspension…Satine hésitait-elle à répondre ? La perte de Lëtalia lui était-elle à ce point insupportable ? Elle avait été la plus touchée par cette disparition, après Angus…Raven, lui, était trop petit pour comprendre à ce moment là, Satine lui avait simplement expliqué, les larmes aux yeux, que maman était partie pour un long voyage. À ce moment-là, il avait demandé à sa sœur pourquoi elle pleurait, elle lui avait simplement répondu que maman lui manquerait beaucoup, il n’avait pas cherché à en savoir plus. Soudain, un petit sourire vint illuminer le visage de Satine, si identique à celui de Lëtalia.

* Satine * Oui je m'en souviens. Un jour que tu t'étais énervé contre Angus, j'avais tenté de te calmer en faisant la même chose... Ca s'est surtout terminé par une crise de fou rire. Ne me demande pas de jouer un morceau.

Sourire. Ce moment, il s’en rappelait parfaitement. Satine n’avait jamais su jouer de violon, ça avait toujours été Raven le petit Vivaldi de la famille…ce qui avait toujours énervé Angus, car, dans sa tête, c’était Satine qui aurait du savoir en jouer, tellement elle ressemblait à Lëtalia. C’était ainsi que la jeune femme s’était retrouvée en possession de l’instrument, Angus avait formellement interdit à son fils d’y toucher et avait forcé Satine à prendre des cours pour palier au fait qu’elle ne savait pas en jouer.

Raven continuait de jouer. Amazing Grace, how sweet the sound, that saved a wretch like me....I once was lost but now am found, was blind, but now, I see…La chanson préférée de Lëtalia. Elle n’arrêtait pas de la leur chanter, de la leur jouer, tant et si bien que Raven avait l’impression d’entendre sa voix, chaque fois qu’il la jouait.

* Satine* Raven...

Le jeune homme joua plus doucement, de sorte qu’il puisse entendre les paroles de sa sœur…mais il ne semblait l’écouter qu’à moitié, emporté par sa fièvre de la musique et de la voix imaginaire de Lëtalia.

…J'attends un enfant.

L’information mis du temps avant de parvenir au cerveau, tant il était emporté par la musique mais, lorsqu’elle y parvint, sa main dérapa et un « dzoïng » s’éleva dans l’air, mais cela ne semblait guère le déranger. Il fixait Satine et reposa, l’air absent, son violon sur le meuble de sa sœur.

Un enfant…elle attendait un enfant. Il ne savait plus quoi penser. Devait-il être heureux ? Devait-il entrer dans une atroce colère ? Il était perdu…totalement perdu. Il s’assit alors sur l’un des sièges qui se trouvaient là, l’air tout aussi absent, et fit apparaître un verre contenant un liquide trouble.

De l’absinthe…il ne buvait que ça lorsqu’il ne savait plus quoi faire .…et ça lui faisait un bien fou .Ces moments de doute étaient les seuls moments où il en buvait, Satine verrait donc très facilement dans quel était il se trouvait.

Fallen Angel – « Cet enfant…il est de John ? »

Bien sûr que cet enfant était de John…de qui d’autre pouvait-il être ?! Il but une gorgée de l’alcool qui se trouvait dans le verre qu’il tenait. John…il avait finalement réussi à mettre sa sœur enceinte…En d’autres circonstances, Raven aurait sûrement été très heureux de la naissance prochaine de sa nièce ou de son neveu…mais là…C’était tout l’opposé qui s’emparait de lui.

Cet enfant…c’était celui de sa sœur…mais aussi celui de John…hors il savait que, et cela était tout à fait réciproque, John lui vouait une haine dépassant toute imagination. Ce bébé…il serait élevé dans cette haine, élevé dans la haine de son oncle, il serait éduqué pour n’avoir qu’une envie : le tuer et Raven savait une chose : Satine n’arriverait pas à faire quoi que ce soit la-contre.

Il ne lui restait plus qu’une chose à faire, et cela il aurait du le faire depuis un long moment déjà : Tuer John.

Fallen Angel – « Félicitations grande-sœur.. »

Tuer John…

Dire que ses mains souillées par le meurtre étaient capable de jouer d'aussi douces mélodies. Mais Satine ne se sentait pas l'envie de rêvasser sur les notes harmonieuses que Raven faisait sortir du violon, son ouïe ne voulait pas se prêter à l'écoute paisible de l'instrument de musique dont savait si bien en jouer son frère. non, son appréhension était plus forte, rongée par le stress intérieurement, Satine n'arrivait pas à s'apaiser, malgré son air serein apparent. Il était temps de le lui dire, plutôt qu'il ne l'apprenne plus tard en d'autres circonstance. A savoir maintenant : allait-il bien le prendre ou non ?

Raven s'arrêta soudain sur une fausse note, mais cela ne lui fit pas autant d'effet qu'à l'habitude, lui si perfectionniste lorsqu'il s'agissait du violon. Entre le moment où Satine lui avait annoncé la nouvelle, et celui où Raven avait capté l'information, il avait continuer à jouer l'espace de quelques secondes. Son jeune frère reposa l'instrument avec une lueur dans le regard qui faisait presque penser qu'il se sentait soudain perdu. Ce fut flottant qu'il alla s'assoir sur l'un des fauteuils verts du bureau, les yeux dans le vide, voilés d'incertitude.

Cette réaction inquiéta Satine qui en vérité aurait pensé un comportement plus ironique, voire cynique, peut être même violent, mais jamais aussi perdu. La jeune femme le regarda se servir un verre d'absinthe, une lueur de compassion, mêlé à une certaine tristesse. Satine connaissait si bien son jeune frère, qu'elle savait pertinnement que son garde-fou en ces moments là était l'alcool. Elle le voyait là, lui le plus grand mage noir recherché du monde magique, soudain perdu, accablé, et ne sachant que faire. Mais plus que cela, Satine le vit comme son petit frère, avec ce même regard vide qu'il avait lorsque leur père lui affligeait des sévices quelqueconque. L'attendrissement envahit Satine, qui se dirigea vers Raven, sa robe blanche flottant derrière elle. Une fois arrivé à la hauteur de son jeune frère, celle-ci s'accroupit près de la chaise, ses deux mains froides et pâles se posant sur le bras de Raven.

Ses yeux bleux balayaient le visage perdu de celui-ci, cherchant peut être à évacuer cette tristesse cachée derrière un regard lointain et des gestes troubles. Il n'y avait pas de mots pour le sortir de cette situation, aussi Satine ne se lança pas dans un long discours. Quelques paroles seulement, douces, avec cette intonation compatissante qui semblait vouloir dire "je suis désolée"

~Satine~ Oh...Raven...

Soupir. Satine ne savait que rajouter, ses yeux fixant toujours le visage de son jeune frère, tandis que sa main douce venait caresser celle de Raven dans un geste tendre. Elle ne répondit pas à la question de Raven, puisqu'elle était en soit réthorique. Bien sûr qu'il était de John, cet enfant. Peut être qu'en la posant à sa soeur, il pensait inconsciemement qu'elle allait lui répondre par la négative, que cet enfant n'était pas de John, mais d'un autre. Et ce n'était pas le cas, bien sûr que non. Raven le savait, alors à quoi bon répondre. De surcroit Satine sentait sa gorge se nouer face à ce spectacle qui lui donnait mal au coeur. Voir son petit frère aussi perdu la faisait culpabiliser d'avantage. Puis quelques mots, sans réelle conviction , mais qu'il avait sans doute eu bien du mal à faire sortir.

Fallen Angel – « Félicitations grande-sœur.. »

Satine lui fit un sourire qui s'effaça aussitôt. La joie n'était pas présente, et elle pouvait lire dans le regard de Raven toutes les appréhensions qui le parcouraient en ce moment même. Mais à quoi pensait-il véritablement, elle l'ignorait. La jeune femme se sentit coupable sur le moment, elle avait cet horrible sentiment d'abandonner son frère. Après tout, une fois ses études à poudlard finies, Satine était partie rejoindre John, chose que Raven n'avait jamais acceptée. Il ne se présenta pas au mariage, refusa toute confrontation avec lui, et était devenu son ennemi premier. a présent il apprenait que sa soeur avait en elle l'enfant de son plus grand rival. Forcemment, il y avait de quoi destabiliser. Sur cette pensée Satine serra plus fort la main de son frère.

~Satine~ Raven, cet enfant... Ca ne changera rien de notre relation. John, l'Ordre, les Angels... Nous sommes toujours là tous les deux non ? Dans cette même pièce, et nos liens sont toujours aussi forts, pas vrai ?

Raven avala de nouveau une gorgée d'absinthe, le regard au loin. Satine se leva, restant ainsi debout, sans savoir quoi faire ni même penser. Elle posa son regard d'azur sur la fenêtre, cherchant au loin les paroles réconfortantes qu'elle voulait lui dire. Tant de mots et de sentiments que Satine n'arrivait pas à transmettre... De nouveau, la jeune femme s'approcha de Raven avant de continuer.

~Satine~ Je ne veux pas que tu penses que cet enfant haïra son oncle. Il ne sera pas la cause de notre éloignement. Accepteras-tu d'être son parrain ?

Silence, seulement des regards. Satine en avait-elle parlé à John du fait qu'elle souhaitait avoir Raven comme parrain pour sa progéniture? Certainement pas, l'évoquation de son prénom même était à éviter en face du chef de l'Ordre. Non elle l'avait décidé seule, parce qu'elle le voulait, parce que c'était important pour Satine, parce qu'elle avait confiance en son frère.

~Satine~ Et je parle bien sûr à mon frère, pas au Seigneur des Ténèbres.

Cette phrase, il fallait la rajouter. Si Raven acceptait de se rendre parrain de l'enfant, elle ne voulait pas non plus qu'il lui apprenne les rudiments de la magie noire, ni même ne l'enrôle dans sa course au pouvoir. Qu'il soit juste un sorcier comme les autres. Pouvait-elle lui faire confiance sur ce point ? Cette question se réfléta sur le regard de Satine, légèrement appréhensive. Folle...elle devait être folle pour confier son enfant au plus grand mage noir de tous les temps...Non pas un mage noir, juste son frère. Il n'allait pas se servir de son neuveu ou de sa nièce... Ni contre John, ni contre personne...Non elle avait confiance...

Elle soupira…Qu’allait-elle bien pouvoir lui dire ? « Oh Raven…je suis désolé d’avoir fait cet enfant avec lui, je sais que tu ne l’aimes pas…la prochaine fois je ferai attention. » Non, plutôt quelque chose du genre :

~Satine~Raven,cet enfant... Ca ne changera rien de notre relation. John, l'Ordre, les Angels... Nous sommes toujours là tous les deux non ? Dans cette même pièce, et nos liens sont toujours aussi forts, pas vrai ?

Voilà exactement le genre de réactions qu’avait Satine…Elle paraissait froide et sans émotions au premier abord, mais en vérité elle n’arrêtait
pas de se faire du souci et surtout en ce qui concernait son frère. Raven se tût et bu un nouvelle gorgée d’absinthe.

~Satine~ Je ne veux pas que tu penses que cet enfant haïra son oncle. Il ne sera pas la cause de notre éloignement. Accepteras-tu d'être son parrain ?

Son parrain, la demande le surprit quelque peux, mais il n’en laissa rien paraitre. Qu’allait-il dire ? Il aimait tendrement sa sœur…mais ce n’était pas le cas avec John. Non, Raven ne l’aimait pas, lui. Et il savait que, si il devait se déplacer pour le baptême et que John, en prenant en compte qu’il ait accepté cela, ce qui n’arriverait jamais, s’y trouvait lui aussi…un meurtre aurait lieux, il en était sûr.

~Satine~ Et je parle bien sûr à mon frère, pas au Seigneur des Ténèbres.

Fallen Angel – « Alors lis bien sur les lèvres du Seigneur des Ténèbres, car il ne le répétera pas et parce qu’il est ton frère… : J-A-M-A-I-S. »

Jamais, non il ne le ferait pas. Pourquoi ? Simplement pour la même raison qui l’avait poussé à ne pas aller au mariage de Satine, il haïssait John et voulait le tuer mais il ne voulait pas le faire devant sa sœur…et il savait que, au moment où lui et son beau-frère seraient face à face un seul y survivrait…et il ne voulait pas que Satine voit cela. Il se leva et envoya son verre contre un mur.

Fallen Angel – « Et ne me demandes pas pourquoi ! Tu sais très bien pourquoi ! Je me demande même pourquoi tu m’as posé la question alors que tu savais pertinemment ma réponse ! C'est la même chose que pour ton mariage, j'ai refusé d'y aller ce jour-là car je n'avais pas envie de me retrouver en face de lui, tu savais pertinemment que j'allais refuser aujourd'hui !!! Satine…arrêtes d’essayer de nous réconcilier John et moi, ça ne marchera jamais, JAMAIS tu m’entends ? Je l’apprécierai au moment où il se trouvera 6 pieds sous terre, tué de mes propres mains et pas avant. Tu sais très bien ce qui se passerait si John était en face de moi et tu sais aussi très bien que c’est réciproque de sa part. »

Il ne tenait plus en place. Cette situation l’énervait…ELLE l’énervait. Pourquoi essayer de résoudre une situation que l’on sait inextricable ? Pourquoi se donnait-elle tant de faux espoirs ? Il ne la comprenait pas.

Fallen Angel – « Je crois que l’on s’est tout dit grande-sœur, au revoir. »

Il se dirigea vers la porte pour sortir.